Bientôt un an. Le 13 novembre prochain, Paris va se souvenir et rendre hommage aux victimes des attentats qui avaient fait 130 morts et des centaines de blessés un an plus tôt dans les Xe et XIe arrondissements ainsi qu’au Stade de France (Seine-Saint-Denis).

La mairie de Paris et les associations de victimes « Life for Paris » et « 13 novembre : Fraternité et Vérité » ont souhaité que les commémorations « soient marquées par une grande sobriété », souligne un communiqué de la Ville.

« Ça a marqué les gens de ces quartiers. La vie a repris le dessus mais au niveau de l’ambiance, de l’état d’esprit, il y a peut-être un peu plus de gravité qu’avant », rapporte François Vauglin, maire PS du XIe arrondissement.

« Sur chaque site, il y aura une cérémonie sobre, courte, de dévoilement de plaque sans prise de parole avec un dépôt de gerbes de fleurs et une minute de silence dans l’intimité des familles », indique, ce mercredi, la mairie de Paris. Anne Hidalgo, maire PS de Paris, et François Hollande, président de la République, seront présents à chaque cérémonie tout au long de la matinée aux côtés des familles de victimes ou des blessés.

En plus de ces hommages, les affichages publics et les panneaux lumineux de la ville délaisseront les annonces du quotidien et publicités habituelles pour relayer un message annonçant la journée de commémoration.

Par ailleurs, l’association « 13 novembre : Fraternité et Vérité » tiendra un banquet alors que « Life for Paris » organisera une cérémonie devant la mairie du XIe arrondissement avec « un discours des responsables de l’association pour porter la parole des victimes », « un moment solennel dédié à toutes les victimes du 13 novembre » et un « un lâché de ballons », détaille l’association.

La mairie de Paris annonce enfin la constitution d’un groupe de travail pour réfléchir à la réalisation d’un monument mémoriel. « Il pourrait voir le jour en novembre 2017, annonce la mairie de Paris. Les noms de chaque victime y seraient inscrits. Nous allons discuter avec les associations pour savoir si l’idée leur semble adaptée ou non. ».

« Pour leur rendre hommage, je ferais un festival de musique ici »

Ils passent devant, jettent un œil ou s’arrêtent un instant pour prendre une photo. Ils prennent aussi le soin de ne pas marcher sur la plaque commémorative posée dans un coin de la place de la République (Xe), au pied d’un chêne, pour rendre hommage aux victimes des attentats de janvier et novembre 2015. « Je suis surprise qu’il n’y ait que ça alors que ça a marqué nos vies », constate Valentine (35 ans), guidée par son amie Sophie (28 ans), habitante du quartier.

Toutes les deux reconnaissent que la sobriété doit marquer les prochaines commémorations du 13 novembre mais regrettent le procédé. « Des plaques, on en voit partout, c’est classique. J’aurais préféré un poème à la place », avance Sophie. « Ou la statue d’un visage de victime », propose Valentine.

Cathy (50 ans) et ses deux filles de 17 et 19 ans arrivent de Toulouse. Elles sont passées devant le Bataclan voisin avant de venir sur la place de la République. « C’est très bien de rester dans la sobriété mais pour ne pas oublier, combattre et vivre, il faudrait des marches comme celle du 11 janvier 2015 », pense la mère de famille.

Avec sa valise et sa guitare, Jean-Pascal (50 ans) s’arrête quelques minutes. « Il faut entretenir l’arbre. C’est le symbole de la vie qui est plus forte que tout, clame le musicien aux petites lunettes rondes. Pour rendre hommage à ces gens qui avaient décidé de faire la fête, je ferais un festival de musique ici. On pourrait écouter les témoignages des familles et passer les photos des victimes sur un écran. Ce serait le meilleur hommage à leur rendre. »

Source : leparisien.fr
Auteur : Alexandre METIVIER
Date : 26/10/2016