26 policiers et gendarmes tués dans l’exercice de leurs fonctions en 2016

2016 a été une année marquée par l’assassinat jihadiste de Magnanville, plusieurs dramatiques accidents, et une hausse du nombre de blessés chez les forces de l’ordre plus souvent agressés.

Une année 2016 meurtrière dans la police et la gendarmerie. Vingt-six policiers et gendarmes sont morts dans l’exercice de leur fonction. L’année a été marquée par l’assassinat jihadiste du 13 juin à Magnanville, plusieurs dramatiques accidents, et une hausse du nombre de blessés chez les forces de l’ordre plus souvent agressés, selon une étude publiée le 5 octobre.

Selon ce bilan dressé par l’ONDRP (Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales), deux policiers et quatorze gendarmes ont péri alors qu’ils exerçaient une mission opérationnelle de police.

Cette comptabilité se divise en deux catégories, comme l’expliquent Les Décodeurs. La catégorie "en service" comprend "les décès ou accidents intervenant dans le cadre policier, mais hors d’une mission précise". Par exemple, il peut s’agir d’un décès ou d’un accident lié à une mauvaise manipulation de l’arme de service ou pendant un entraînement de sport. La catégorie "en mission" comprend, quant à elle, les "décès et accidents survenus en opération de police ou en service commandé", au cours desquels "le fonctionnaire de police met en oeuvre les prérogatives attachées à sa fonction."

Les gendarmes payent le plus lourd tribut

Les décès des dix autres fonctionnaires et militaires sont survenus en dehors de leur temps de mission mais alors qu’ils étaient "en service", lors d’accidents en période d’astreinte, de formation ou de trajets domicile-travail, selon les explications de l’observatoire.

Les gendarmes ont payé le plus lourd tribut, avec notamment le crash d’un hélicoptère dans les Hautes-Pyrénées en mai 2016 dans lequel quatre militaires périrent, et un accident de la route en décembre dans l’Oise, qui a coûté la vie à trois jeunes membres d’un peloton de surveillance et d’intervention de la gendarmerie (Psig).

Un bilan en forte hausse par rapport à 2015

Sur l’ensemble des 16 décès de policiers et gendarmes "en mission", quatre ont été causés par l’usage d’une arme ou une agression physique. Ce total n’intègre pas l’assassinat du commandant de police Jean-Baptiste Salvaing et de sa compagne Jessica Schneider, à leur domicile de Magnanville (Yvelines) par un assaillant se revendiquant de l’État islamique (EI), répertorié parmi les morts en service.

Ce bilan humain de 26 morts "est en forte hausse comparé à 2015, année durant laquelle 14 agents avaient perdu la vie", commente l’ONDRP. Depuis 2012, les deux forces de sécurité comptabilisent chaque année en moyenne 19 décès.

Le nombre de militaires blessés "en mission" augmentent

L’ONDRP constate une "stabilité" du nombre de personnels blessés en 2016, soit 18.721 policiers et gendarmes et une baisse de 1,7% par rapport à 2015. Mais si le nombre de blessés "en service" diminue de 7,4%, le nombre de fonctionnaires et militaires blessés "en mission" augmente, notamment ceux qui ont été victimes d’une agression.

Ainsi, 1.984 gendarmes ont été blessés après avoir été agressés, soit une hausse de 9,8%, souligne l’ONDRP. Chez les policiers, entre 2015 et 2016, le nombre d’agents blessés par une arme bondit de 430 à 687, ce qui ne représente toutefois que 12% du total des policiers blessés "en mission", soit 5.767. "L’augmentation du nombre d’agressions sur des policiers ou des gendarmes en service actif est une tendance qui s’inscrit sur le long terme", a commenté Christophe Soullez, chef de l’ONDRP.

Date : 05/10/17
Auteur : Ludovic Galtier
Source : RTL

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