Drame d’Allinges : La SNCF et RFF incapables de citer un responsable de la sécurité des passages à niveau

Vendredi 5 avril, au troisième jour du procès du drame d’Allinges, après le chauffeur, ce sont les responsables de la SNCF et de RFF (Réseau ferré de France) qui sont venues à la barre du tribunal de Thonon-les-Bains (Haute-Savoie).

Les deux représentantes des entreprises publiques ont eu à expliquer comment est assurée la sécurité sur les passages à niveau. Le sentiment qui se dégage, à voir l’insistance des avocats et du juge, est que leurs réponses sont pour le moins confuses. Le président du tribunal, Benjamin Deparis, a posé plus d’une dizaine de fois la même question : "Qui est responsable de la sécurité des usagers des passages à niveau ?"

Un début de réponse a été apporté par Josiane Beaud, directrice régionale de la SNCF, pour qui son entreprise a la charge de l’entretien des passages à niveau. Mais, comme Anne Lambusson, directrice régionale de RFF, elle n’a pas été en mesure de citer une personne chargée de cette mission malgré les relances du juge. Dans la soirée, on a finalement appris qu’il n’y avait aucun expert, en tout cas chez RFF, chargé de ce volet sécurité.

"La question de la venue de M. Pepy se pose"

En l’absence de réponse, en début de soirée, le président Deparis a repris la parole de façon très solennelle : « Le tribunal aura à juger. La question est donc de savoir qui peut nous dire qui est responsable de la sécurité sur les passages à niveau. La question se pose de la venue de M. Pepy ou de quelqu’un d’autre. Il semblerait que M. Pepy ait un avis sur la question. »
Guillaume Pepy, président de la SNCF cité comme témoin à ce procès, devait venir la semaine prochaine or, lors de la première audience, mercredi 3 avril, l’avocat de la SNCF, Maître Michel Bertin a expliqué que celui-ci ne viendrait pas.

Un communiqué « technocratique » de la SNCF

Au début de son audition Josiane Beaud a tenu à lire un communiqué de la SNCF où il était fait part de « l’émotion et de la compassion » des cheminots.

Le juge a regretté qu’il n’y ait « pas de signature à cela ».
Vendredi soir, Maître Favre, avocat de plusieurs familles a dénoncé ce communiqué « technocratique », « de confort » qui n’a « pas été apprécié » par les parties civiles.

Il a ensuite réclamé, une nouvelle fois, la venue du président de la SNCF : « Pour des raisons d’humanité et techniques le moment est venu » d’entendre M. Pepy.

Les débats reprendront lundi 8 avril à 9 heures avec l’audition des parties civiles.

lemessager.fr, EMMANUEL ROUXEL, le 5 avril 2013,


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