Accident de car scolaire à Rochefort : le chauffeur du camion mis en examen

L’homme qui conduisait le poids-lourd à l’origine du dramatique accident a été mis en examen pour "homicides involontaires". Jeudi, six adolescents avaient été tués lorsque leur autocar a percuté la paroi latérale d’un camion-benne, à Rochefort en Charente-Maritime.

Le chauffeur du camion impliqué dans l’accident qui a tué six adolescents, passagers d’un autocar à Rochefort jeudi dernier, a été mis en examen pour "homicides involontaires" ce samedi, a indiqué la procureur de la République de La Rochelle, Isabelle Pagenelle. Le jeune homme, âgé de 23 ans, a été laissé libre "liberté conditionnelle sous contrôle judiciaire, en région parisienne", pour éviter tout contact avec des proches des victimes, a expliqué la magistrate. Il a été présenté à deux magistrats instructeurs devant lesquels "il a fait valoir son droit au silence", a-t-elle précisé.

Jeudi, six adolescents ont été tués et deux autres blessés lorsque leur autocar a percuté la paroi latérale d’un camion-benne arrivant en contre-sens. Le chauffeur de bus et le chauffeur du poids lourd ont été placés en garde à vue, avant que celle du conducteur du car ne soit levée jeudi soir.

Le conducteur aurait signalé à son employeur le problème

A l’antenne de France Bleu La Rochelle, le président du conseil général de la Charente-Maritime, Dominique Bussereau, ancien secrétaire d’état aux Transports, a expliqué que l’accident avait été causé par la perte d’une ridelle du camion (montant latéral qui retient son contenu, NDLR). Selon l’actuel secrétaire d’Etat aux Transports Alain Vidalies, elle "se serait désolidarisée du camion pour, tel un projectile à grande vitesse, venir heurter le côté latéral du bus, et tuant les enfants qui étaient assis".

Selon Isabelle Pagenelle, le "témoignage spontané" d’un automobiliste "ayant croisé le camion peu avant le bus" a permis d’établir que la ridelle était ouverte "depuis un certain temps" avant la collision. "Il a fait un écart pour éviter de percuter cette ridelle", a-t-elle ajouté. Le conducteur du camion a pour sa part indiqué aux enquêteurs conduire ce véhicule "depuis trois ans" et avoir signalé mi-janvier à sa hiérarchie une "fuite hydraulique sur le vérin arrière de la ridelle", qui selon lui, n’a "donné lieu à aucune réparation".

Les enquêteurs ont saisi les carnets d’entretien du véhicule qui appartient au groupe français de BTP Eiffage "pour vérifier la réalité de ces allégations" et "préciser l’incidence de cette fuite si elle a existé".

Le chauffeur du bus mis hors de cause

Quant au chauffeur du bus, dont la garde à vue a été levée dès jeudi vers 19H20, aucune charge n’a été retenue contre lui. "Il n’a vu qu’au dernier moment la ridelle ouverte quand il croisait le camion", selon la procureur qui a rappelé les conditions météorologiques au moment de l’accident à 07H15 : "il bruinait, il faisait nuit".

Le choc a fait exploser son pare-brise et l’impact a stoppé net le bus, qui a continué à avancer avec la force d’inertie. Le conducteur s’est alors levé, occupé des victimes, et a ouvert les portes. "Il a constaté que de la fumée sortait de l’arrière du bus et a utilisé l’extincteur, empêchant peut-être un incendie", selon le récit de la magistrate. Les tests d’alcoolémie et toxicologiques pratiqués sur les deux conducteurs se sont révélés négatifs.

L’accident meurtrier, survenu au lendemain d’un drame similaire qui avait coûté la vie à deux jeunes dans le Doubs, a endeuillé toute la région charentaise. Plusieurs mairies ont ouvert des livres de condoléances, samedi, et une chapelle ardente est installée depuis jeudi dans un gymnase proche du port de Rochefort, en hommage au six jeunes vies fauchées.

Crédit photos : Source : lexpress.fr Date : 13/02/2016

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