Le jeune chauffeur du car scolaire qui s’était renversé mercredi près de Montbenoît (Doubs) a été mis en examen, jeudi 11 février, pour « homicides involontaires et blessures involontaires par imprudence » en raison d’« une vitesse excessive » par rapport « aux conditions climatiques et à l’état de la chaussée ».
L’accident avait entraîné la mort d’un garçon de 12 ans et d’une adolescente de 15 ans, tous deux scolarisés au collège Lucie-Aubrac de Doubs, non loin de Pontarlier, où se rendait le car.
Agé de 25 ans, le chauffeur a été placé sous contrôle judiciaire, avec l’interdiction de conduire tout véhicule, de se rendre dans le village des victimes et de quitter le territoire français, à l’exception de son lieu de domicile, qui se situe en Suisse.
Cet homme avait obtenu son permis professionnel à Marseille en 2015 et avait été embauché en décembre par la société de transport impliquée. « J’ai glissé sur une plaque de verglas, je n’ai rien pu faire », a expliqué le chauffeur au juge, selon des propos rapportés à l’Agence France-presse par son avocate, Agathe Henriet.
« Un drame pour lui »
Pour le moment, l’enquête ne confirme pas la présence de verglas à l’endroit de l’accident mais simplement une plaque de neige, selon le parquet. Dans ses réquisitions, qui ont été suivies par le juge, le parquet a souligné que l’homme n’avait pas respecté l’obligation faite à tout chauffeur d’adapter sa vitesse à l’état de la chaussée.
« En quoi sa vitesse était-elle inadaptée ? Il roulait à moins de 80 km/h avec un véhicule équipé de pneus neige, sur une route limitée à 90 km/h », a répliqué son avocate. Cette dernière a précisé que le chauffeur avait ce jour-là une dizaine de minutes de retard mais avait prévenu son employeur et n’avait donc aucune raison de rouler plus vite que d’habitude.
Me Henriet a décrit un jeune homme au tempérament « posé » mais « recroquevillé sur lui-même », « effondré ». « Si c’est un drame pour les familles, c’est également un drame pour lui », a-t-elle dit.
Cette mise en examen intervient alors que la France est à nouveau endeuillée jeudi par un second drame du transport scolaire, à Rochefort (Charente-Maritime) : six autres adolescents ont été tués lorsque leur autocar a été soudainement éventré par un élément métallique dépassant d’un camion qui le croisait.