ATTENTAT DU 14 JUILLET A NICE : UNE CONTRE-EXPERTISE AFFIRME QUE DES PLOTS EN BETON AURAIENT RALENTI LE CAMION

Une contre-expertise vient contredire les témoignages de certains responsables politiques qui ont balayé la nécessité de ces plots lors du procès de l’attentat du 14 juillet 2016 sur la promenade de Nice.

Ce document, datant de novembre 2021 et en lien avec l’attentat de Nice, a été révélé par Nice-Matin. Selon cette contre-expertise qui fait partie de l’instruction, ces plots en béton n’auraient peut-être pas stoppé le camion de 19 tonnes, mais l’auraient suffisamment endommagé pour le rendre impossible à manœuvrer.

L’expert a réalisé le crash test à la vitesse maximale du camion, estimée à 73 km/h, en fonçant sur des plots en bétons similaires à ceux que la ville de Nice possède.

Le camion franchit l’obstacle mais retombe quelques mètres plus loin. Il ne roule plus alors qu’à 46 km/h.

Selon les experts, il devient alors incontrôlable et aurait fini sa course meurtrière quelques dizaines de mètres plus loin.

Une première expertise contredite

Ce n’est pourtant pas ce que disait une autre expertise, réalisée un an et demi avant la contre-expertise. Elle affirmait alors que les plots n’auraient sans doute pas servi à grand-chose mais cette conclusion se basait sur de mauvais indicateurs de vitesse.

C’est l’avis des membres de l’association de victimes Promenade des anges et de son coprésident Stéphane Erbs qui a demandé une seconde expertise.

Il affirme que des vies auraient pu être sauvées comme celle de sa femme, Rachelle, décédée le soir du 14 juillet 2016.

Stéphane Erbs qui retient notamment le nombre de plots dont disposait la ville de Nice et qui n’ont pas été utilisés parce que l’état avait mis en place un autre dispositif de sécurité.

"On a la liste des plots disponibles aux services techniques dans la seconde expertise. De mémoire, c’est 26 d’un modèle et 19 de l’autre. On aurait pu faire 5 chicanes ou on aurait pu mettre 5 barrages sans problème".

Stéphane Erbs, co-président de l’association promenade des anges

Il ajoute dans la foulée : "Ce qui faut comprendre, c’est qu’on se dit tiens, ton être cher, ton enfant ou ta femme est décédée et ça aurait pu ne pas arriver si quelqu’un avait préparé la sécurisation de la promenade de façon correcte".

Aucune mise en examen

Il n’y a pour l’instant aucune mise en examen. Les responsables de la ville et de l’État ont été entendus sous le statut de témoin assisté. En revanche, on sait qu’à l’issue du procès parisien, des auditions ont repris après une longue période de sommeil judiciaire à Nice.

Les parties civiles espèrent que ce qui a été dit à Paris lors du procès fera avancer le dossier niçois.

Article écrit par Laurent Verdi et Nathalie Layani, publié sur le site Franceinfo.fr

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