Attentats de Bruxelles : qui sont les sept suspects incarcérés ?

Un nouveau suspect, soupçonné d’avoir un lien avec les attentats de Bruxelles et dont on ne connait que les initiales Ali E.H.A, a été interpellé cette semaine à Schaerbeek, en Belgique. Six autres personnes sont déjà incarcérées dans cette enquête. Qui sont-elles ?

Depuis le 22 mars, les enquêteurs belges ont interpellé sept hommes qui auraient un lien avec les attentats perpétrés à Bruxelles. Ils ont tous été inculpés.

Ali E.H.A , interpellé et inculpé ces derniers jours

De ce mystérieux Ali E.H.A on ne sait que peu de choses. Le parquet fédéral belge a annoncé ce vendredi que cet homme âgé de 31 ans et de nationalité belge, a été inculpé pour "participation aux activités d’un groupe terroriste, assassinats dans un contexte terroriste et tentatives d’assassinats dans un contexte terroriste", comme auteur, coauteur ou complice". Il a été interpellé à Schaerbeek ces jours derniers. Jeudi, une perquisition a été menée dans la ville.

Mohamed Abrini, "l’homme au chapeau"

Ce Belgo-Marocain de 31 ans était recherché depuis qu’il avait été aperçu aux côtés de Salah Abdeslam la veille des attentats de Paris. Il a été arrêté le 8 avril à Anderlecht, tout près de la capitale belge et a été inculpé "d’assassinats terroristes". Un mandat d’arrêt international avait été émis contre ce délinquant multirécidiviste, qui a grandi à Molenbeek avec Salah Abdeslam. Mohamed Abrini a avoué qu’il était l’homme au chapeau, aperçu sur les images de vidéo-surveillance de l’aéroport de Zaventem, en compagnie des deux kamikazes Najrim Laachraoui et Ibrahim El Bakraoui.

Il est soupçonné d’avoir eu un rôle de logisticien dans les attentats de Paris et de Bruxelles : il a été filmé dans la clio noire du commando du 13 novembre et ses empreintes ont été retrouvées dans l’appartement de Schaerbeek, point de départ du commando terroriste de l’aéroport. Dans un testament, retrouvé sur un ordinateur, Mohamed Abrini avait fait part de son souhait de mourir en martyr. Face aux enquêteurs, il n’a pourtant eu de cesse de minimiser son rôle dans les attentats belges et français.

Jeudi, la justice belge a accordé son transfèrement en France, mais il ne sera pas "dans l’immédiat". Il pourrait d’abord être jugé dans le pays.

Ossama Krayem, impliqué aussi dans les attaque de Paris ?

Ossama Krayem, 22 ans, interpellé lui aussi le 8 avril, cette fois rue des Palais, à Laeken, a été identifié par la justice belge comme étant l’homme qui accompagnait Khalid El Bakraoui dans la station de Pétillon, avant que ce dernier ne se fasse exploser dans le métro de Maelbeek. Il a lui aussi été inculpé pour "assassinats terroristes".

Le parquet belge précise qu’Ossama Krayem apparaît aussi sur les images de vidéo-surveillance du complexe commercial bruxellois City 2, "lors de l’achat des sacs qui servirent" pour la double attaque-suicide à l’aéroport de Zaventem". Fils de Syriens exilés, il a grandi à Malmö, en Suède et s’est soudainement radicalisé en 2015, avant de partir rejoindre les rangs des djihadistes en Syrie, la même année. Il aurait alors tenté de recruter des candidats au djihad. Selon le communiqué diffusé jeudi par le parquet belge, il pourrait également être lié aux attaques de Paris.

Comme Abdelamid Abaaoud, le probable cerveau des attentats du 13 novembre, le suspect serait revenu en Europe en septembre dernier par la route des migrants, en se faisant passer pour un Syrien de 28 ans. Il aurait transité sur l’île grecque de Leros, en compagnie d’Amine Choukri, arrêté le 18 mars avec Salah Abdeslam. Selon la chaîne de télévision flamande VRT, c’est un message facebook qu’Ossama Krayem aurait envoyé à son frère, vivant en Suède et connu pour sa proximité avec des djihadistes, qui aurait permis son interpellation.

La chambre du conseil de Bruxelles a prononcé jeudi le prolongement pour un mois de sa détention.

Hervé B. M., arrêté en même que Krayem

On sait peu de choses de ce Rwandais de 25 ans. Hervé B.M. a été arrêté le 8 avril en même temps qu’Ossama Krayem, à Laeken. Il a lui aussi été inculpé de "participation aux activités d’un groupe terroriste" et de "complicité d’assassinats terroristes" et la chambre du conseil de Bruxelles a prolongé jeudi sa détention pour un mois.

Bilal El Makhoukhi, un probable complice

Bilal El Makhoukhi, âgé de 27 ans, a également été inculpé cet après-midi, par un juge d’instruction belge, pour les mêmes chefs d’accusation qu’Hervé B. M. "Il est soupçonné d’avoir aidé Mohamed Abrini et Ossama Krayem", écrit laconiquement le parquet, dans un communiqué, sans offrir davantage de détails sur son éventuelle complicité dans la préparation ou l’exécution des attentats de Bruxelles.

VRT croit savoir qu’il a été condamné lors du procès de Sharia4Belgium, en février dernier, à cinq ans de prison dont deux ferme. Ce groupuscule salafiste a été placé sur la liste des organisations terroristes et était soupçonné d’être une filière de recrutement pour les djihadistes en Syrie. Selon Le Parisien, l’homme qui a été amputé de la jambe gauche en Syrie, où il a vécu plusieurs années, aurait effectué sa peine au domicile de ses parents, muni d’un bracelet électronique. Lui aussi a vu sa détention prolongée d’un mois, jeudi.

Ibrahim F. et Smaïl F., proches de Khalid El Bakraoui ?

Le 12 avril dernier, deux hommes, Smaïl F., 30 ans et Ibrahim F., 28 ans, ont été inculpés de "participation aux activités d’un groupe terroriste, d’assassinats terroristes et de tentatives d’assassinats terroristes, comme auteur, coauteur ou complice".

Leurs rôles respectifs n’ont pas été détaillés par le parquet belge, mais ils auraient un lien avec la location de l’adresse de la rue des Casernes à Etterbeek. Selon RTBF, cette cachette a servi de point de départ le 22 mars à Khalid El Bakraoui. La chambre du conseil de Bruxelles a prolongé jeudi leur détention pour un mois supplémentaire.

Source : Lexpress.fr
Date : 10.06.2016

Nous soutenir

C’est grâce à votre soutien que nous pouvons vous accompagner dans l’ensemble de vos démarches, faire évoluer la prise en charge des victimes par une mobilisation collective, et poursuivre nos actions de défense des droits des victimes de catastrophes et d’attentats.

Soutenir la FENVAC

Ils financent notre action au service des victimes