Attentats du 13 novembre : Jawad Bendaoud sort de prison ce soir, le parquet fait appel de sa relaxe

Épilogue d’un procès hors norme pour Jawad Bendaoud : le logeur de deux jihadistes des attentats du 13 novembre 2015, qui a toujours clamé son innocence, a été relaxé, alors que le parquet avait requis quatre ans de prison. Il sortira "ce mercredi soir" de prison.

"Il n’est pas prouvé que Jawad Bendaoud a fourni un hébergement à des terroristes", a déclaré la présidente Isabelle Prévost-Desprez. Jawad Bendaoud, qui était jugé depuis le 24 janvier pour "recel de malfaiteurs terroristes", a levé les bras, tapé sur l’épaule des gendarmes et embrassé son avocat à l’annonce du jugement.

Les deux autres prévenus condamnés

En revanche, Mohamed Soumah, lui aussi jugé pour "recel de malfaiteurs terroristes", a été condamné à cinq ans d’emprisonnement. Il avait eu le rôle d’intermédiaire : il avait mis en contact Hasna Aït Boulahcen, chargée de trouver une planque aux deux jihadistes en fuite, et Jawad Bendaoud. Le parquet avait requis quatre ans de prison contre lui.

Le troisième prévenu, Youssef Aït Boulahcen, jugé pour "non-dénonciation de crime terroriste", a lui été condamné à 4 ans de prison, dont un avec sursis. Le tribunal n’a toutefois pas demandé de mandat de dépôt pour ce prévenu qui comparaissait libre. Il est le frère d’Hasna Aït Boulahcen et le cousin d’Abdelhamid Abaaoud, l’un des cerveaux présumés des attentats. Le parquet avait requis cinq ans de prison contre lui.

Le parquet fait appel

Le parquet a annoncé dans la foulée qu’il faisait appel de la relaxe de Jawad Bendaoud et des condamnations contre les deux autres prévenus.

"Ne partageant pas l’analyse du tribunal, le parquet a interjeté appel de la décision prononcée par la 16ème chambre" du tribunal, a-t-il annoncé. L’appel n’étant pas suspensif, il ne remet pas en cause la sortie de prison de Jawad Bendaoud, qui aura lieu "ce mercredi soir", selon une source judiciaire.

Les attaques terroristes ont fait 130 morts à Paris et Saint-Denis.

Le procès de Jawad, avec quelques 700 parties civiles, plus de 100 avocats (mais seulement six pour la défense), a été émaillé des rires déclenchés par les propos décalés de Jawad Bendaoud, mais aussi des larmes des victimes des attentats.

Il encourait 6 ans de prison

Jawad Bendaoud, parfois surnommé "le logeur de Daech", était jugé pour "recel de malfaiteurs terroristes".

Cet homme de 31 ans, un délinquant multirécidiviste, encourait six ans de prison pour avoir mis à disposition d’Abdelhamid Abaaoud, l’un des cerveaux présumés des attentats, et de son complice, Chakib Akrouh, un squat où ils s’étaient repliés à Saint-Denis. Ils étaient arrivés le 17 novembre au soir dans l’appartement où ils sont morts le lendemain tôt dans l’assaut des policiers du Raid.

Jawad Bendaoud avait été interpellé peu après, alors qu’il venait d’expliquer à des journalistes de l’AFP et de BFMTV que l’assaut avait eu lieu chez lui. Il était devenu la risée d’un pays traumatisé par les attaques les plus meurtrières qu’ait connues la France

Depuis le 18 novembre 2015, il niait avoir su que les deux hommes faisaient partie des commandos jihadistes. "Je ne savais pas que c’étaient des terroristes", avait-il martelé lors de son procès. "Même pour 150 000 euros, je n’aurais pas hébergé des terroristes."

Date : 15/02/18
Auteur : La Rédaction
Source : La Dépêche

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