Bretagne : Condamnée pour homicide involontaire après un accident mortel, la SNCF fait appel

La collision entre un TER et un camion avait fait trois morts et 61 blessés le 12 octobre 2011 à Saint-Médard-sur-Ille près de Rennes.

Il y aura un nouveau procès dans l’affaire de l’accident de train de Saint-Médard-sur-Ille (Ille-et-Vilaine). La collision entre un TER et un poids lourd avait fait trois morts et des dizaines de blessés.

Jugées coupables d’homicide involontaire, SNCF Réseau et SNCF Mobilités avaient écopé de lourdes amendes. Elles ont fait appel de leur condamnation.

Le chauffeur du poids lourd avait également été condamné à trois ans de prison avec sursis. Il avait reconnu sa culpabilité mais assurait ne pas avoir entendu le signal sonore.

La SNCF n’avait pas fait appel de sa condamnation après le drame d’Allinges (Haute-Savoie), qui avait coûté la vie à sept collégiens.

Les victimes le craignaient. La SNCF l’a fait. La société ferroviaire a fait appel de sa condamnation dans l’affaire de l’accident de train à Saint-Médard-sur-Ille. Ce soir d’octobre 2011, un TER avait percuté un poids lourd immobilisé au milieu du passage à niveau. La collision avait fait trois morts et des dizaines de blessés.
Jugées pour homicide involontaire, les entreprises SNCF Réseau et SNCF Mobilités avaient écopé de 300.000 euros d’amende chacune en raison de la « dangerosité avérée » du passage à niveau. Plusieurs accidents s’étaient déjà produits au même endroit et des rapports pointaient la nécessité d’aménager les lieux.

Le chauffeur du poids lourd, qui s’en est sorti indemne, a reconnu sa culpabilité, arguant qu’il n’avait pas vu ni entendu les signaux en amont du passage. Il a été condamné à trois ans de prison avec sursis par le tribunal correctionnel de Rennes le 2 juillet. Il sera de nouveau jugé en appel.

« Nous contestons cette responsabilité »

« Nous faisons appel de cette culpabilité sur le principe. Nous contestons cette responsabilité totalement diffuse dans un contexte dans lequel les causes de l’accident sont évidentes et sans lien avec une faute de la SNCF », s’est justifié Philippe Valent, avocat de SNCF Mobilités. « J’ai l’impression que la SNCF prend pour tout le monde », avait réagi Thierry Dalmasso, avocat de SNCF Réseau, après le délibéré.
Déjà condamnée après le drame d’Allinges (Haute-Savoie), qui avait coûté la vie à sept collégiens en 2008, la SNCF avait décidé de ne pas faire appel. « Pour ne pas refaire vivre un procès aux familles des adolescents », glisse une source interne. Les victimes de Saint-Médard-sur-Ille devront, elles, affronter un nouveau procès.

Source : 20 Minutes
Auteur : Camille Allain
Date : 15/07/2018

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