Crash d’EgyptAir : de nouvelles recherches en mer démarrent vendredi

La course contre la montre pour retrouver les boîtes noires se poursuit avec l’arrivée sur zone d’un navire mieux équipé pour les grandes profondeurs.

Trente jours, c’est la durée réglementaire d’émission de la balise radio associée aux boîtes noires des avions. Aussi le chrono décompte le temps depuis le crash, le 19 mai au petit matin, du vol EgyptAir MS804 Paris-Le Caire où 66 personnes ont disparu, dont 15 Français. Il reste donc, en principe, une dizaine de jours avant l’extinction du signal. En fait, on compte un peu plus d’autonomie pour la pile. Le 1er juin, le Laplace, un bâtiment hydrographique de la marine nationale française envoyé sur place, a capté un « ping », un signal transmis par l’émetteur d’un des deux enregistreurs de vol. « Cela permet de préciser la position de l’épave et de la localiser à un ou deux kilomètres près », a indiqué ce mercredi jeudi Rémy Jouty, le directeur du BEA, lors d’une réunion avec la presse. Le bateau français continue sa prospection. Il dispose du système Detector de la société Alseamar : au bout d’un câble, un cylindre jaune descend à un millier de mètres. Grâce à un hydrophone, les sons sous-marins sont enregistrés puis analysés. Le bateau change régulièrement de position. Cela permet de comparer les enregistrements et d’en déduire la position de l’émetteur. Pour l’instant, une seule émission a été captée. Ces moyens techniques sont financés par la marine nationale et le BEA, c’est-à-dire au bout du compte par le contribuable français.

Robot sous-marin

Vendredi, la prospection devrait changer de vitesse avec l’arrivée sur zone du John Lethbridge, un navire spécialisé de la société Deep Ocean Search (DOS), affrété par l’Égypte. Ce bâtiment de prospection en eaux ultra-profondes est équipé notamment d’un sonar à balayage latéral. Il peut établir une imagerie des fonds, voir s’il s’agit d’une plaine, de collines ou de hauts sommets, ce qui compliquera ou non la découverte des boîtes noires. Un robot sous-marin peut aller au-delà de 3 000 mètres de fond, emportant une caméra et un hydrophone. Les équipes de DOS ont déjà travaillé, notamment, sur la remontée des enregistreurs de vol de l’AF447 Rio-Paris. Les spécialistes indiquent qu’on ne peut guère attendre de résultat avant deux semaines.

Les enregistreurs remontés, ils seront lus au Caire dans le laboratoire de l’aviation civile égyptienne qui est équipé pour traiter les données si celles-ci ne sont pas endommagées. Sinon, le BEA au Bourget s’en chargera, mais les enquêteurs égyptiens resteront maîtres d’œuvre de l’analyse de l’accident. Ce n’est qu’au niveau du rapport final que le BEA pourra apporter ses commentaires, s’il est en désaccord. Et il y a des précédents… Mais Rémy Jouty assure que, cette fois, tout se passe bien avec les experts égyptiens. En tout état de cause, une première lecture des boîtes noires devrait permettre d’avancer dans l’enquête. À ce jour, les messages reçus juste avant le crash font état de fumées. Sont-elles la cause d’un acte malveillant ou la conséquence d’une défaillance technique ? Rien ne permet, à l’heure actuelle, de trancher.

Source : lepoint.fr
Auteur : Thierry Vigoureux
Date : 09.06.2016

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