Crash de La Vèze : la cour confirme

Trois ans avec sursis pour les trois prévenus. Dans son délibéré, la cour d’appel a confirmé hier le jugement rendu en janvier 2016 à propos du crash de l’aérodrome de La Vèze, qui avait fait quatre morts en octobre 2006.

La cour d’appel de Besançon allait-elle oui ou non confirmer le jugement de première instance qui avait vu les prévenus condamnés à trois ans avec sursis pour « homicide involontaire par violation manifeste d’une obligation de sécurité » (lire encadré) ?
À l’issue des quatre jours d’audience d’octobre dernier, telle était la réponse que les familles des victimes attendaient hier avec beaucoup d’angoisse et de fébrilité, à l’énoncé du délibéré du procès du crash de La Vèze qui avait fait quatre morts le 19 octobre 2006.

L’avocat général Grecourt, lui, n’avait pas eu beaucoup de doute. En requérant trois ans avec sursis contre le dirigeant de la société et le pilote contrôleur, avec un petit bémol de deux ans avec sursis contre le contrôleur aérien de la DAGC, il avait estimé que les prévenus « avaient objectivement créé les conditions de l’accident » en propulsant Barthélemy Maresma commandant de bord de l’appareil.

« Un nouveau combat »

Pour leur défense, leurs avocats, au nombre de neuf, avaient pourtant tout fait pour « noyer » les débats dans des considérations essentiellement techniques. Panne d’anémomètre, qualité du carburant, défaillance mécanique. Tout y était passé. Au point de créer un réel sentiment de malaise lors de la demande de triple relaxe au motif que l’accident n’aurait jamais dû être judiciarisé.

Sur la base des éléments matériels du dossier, les magistrats ne l’ont pas entendu de cette oreille. Hier, ils ont confirmé la culpabilité et les peines sur l’action publique. En revanche, ils se sont déclarés incompétents sur l’action civile, renvoyant à la Convention de Varsovie et au tribunal de grande instance de Lyon.
« Même si pour nous, c’est un soulagement et une libération tant l’audience avait été éprouvante, c’est un nouveau combat qui commence » a déclaré à cet égard Bruno Ramus, le président de l’association des victimes (Avec Besançon) aux côtés de son épouse Marylène.

Entourée de ses trois enfants, aujourd’hui âgés de 14, 17 et 19 ans, Murielle Denué a pour sa part confiée combien « ces onze années de procédures avaient été insupportables et douloureuses ».

Seul à avoir fait le déplacement, le dirigeant de la compagnie Flowair est reparti sitôt le délibéré rendu sans faire le moindre commentaire.
Reste désormais donc la future échéance judiciaire de Lyon et la question de savoir si les prévenus décideront de se pourvoir ou non en cassation. Pour les victimes, un premier poids s’est libéré. Mais toutes les plaies sont encore loin d’être refermées.

Date : 14/02/18
Auteur : Bernard PAYOT
Source : Est Républicain

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