Crash du vol EgyptAir : y a-t-il eu négligence ?

Le système Acars de l’A320 du vol MS804 a envoyé des signaux au sol à trois reprises, dans les 24 heures précédant le crash dans la nuit du 18 au 19 mai. A chaque fois, les vérifications techniques ont écarté tout problème majeur. A tort ?

Avant de s’abîmer en mer Méditerranée dans la nuit du 18 au 19 mai, l’A320 du vol MS804 reliant Paris au Caire a subi des vérifications techniques au sol lors de ses trois précédentes rotations, a révélé France 3 mercredi. Les "systèmes d’alerte signalant une anomalie à bord se sont déclarés" à trois reprises, entraînant à chaque fois une "vérification technique au sol qui s’est révélée négative" à l’escale suivante, a détaillé la chaîne.

Des "incidents" qui peuvent "vouloir dire tout et n’importe quoi", explique à L’Express Alain Serres, spécialiste aéronautique.

La nature des signaux reste à déterminer
Ces signaux ont été envoyés par le système Acars (Aircraft Communication Addressing and Reporting System) qui "sert essentiellement à la maintenance des avions". "Propres aux compagnies aériennes, ces systèmes permettent de recevoir au sol des informations, par satellite, au sujet de l’état de l’avion. Sur certains appareils très sophistiqués, les mécaniciens en savent bien plus que les pilotes", expliquait déjà au lendemain du crash cet ancien contrôleur aérien et chef du département Air Traffic Management de l’École nationale de l’aviation civile (Enac).

Ce système "envoie des messages tout le temps, à propos de toutes les données techniques de l’appareil", ajoute Alain Serres. Au cours des 24 heures avant la disparition de l’A320 des écrans radars, trois signalements ont eu lieu, dont la nature reste encore à déterminer. "Mais ils ne sont pas forcément synonymes de panne majeure. Cela peut être une panne mineure, une information erronée, une simple question de logiciel ou un capteur défectueux, c’est très difficile à dire pour le moment", poursuit-il.

"Il ne faut rien déduire trop vite"

"Je n’imagine pas EgyptAir laisser partir un avion avec un problème majeur", écarte le spécialiste, estimant que ces signaux n’étaient pas en soi "une preuve de négligence" de la part de la compagnie égyptienne.

France 3 avait d’abord évoqué trois atterrissages d’urgence de l’appareil, à la suite de ces signalements, avant de revenir sur ses informations. "Il faut rester très prudent", recommande Alain Serres, "et ne rien déduire trop vite" des maigres éléments dont les enquêteurs disposent pour l’heure.

La Marine française a détecté ce mercredi le signal d’une des boîtes noires du vol Paris-Le Caire d’EgyptAir, mais il faudra attendre au moins une semaine avant de pouvoir les localiser précisément puis les repêcher. Seules les analyses des deux enregistreurs de vol pourront permettre de connaître les causes exactes du crash.

Source : Lexpress.fr
Auteur : Marie Simon
Date : 02.06.2016

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