Dix après l’attentat du Caire, l’animatrice de Levallois raconte comment elle s’est reconstruite

Stéphanie Roman, accompagnait le groupe de jeunes levalloisiens touché par un attentat à la bombe en Egypte le 22 février 2009. Un hommage sera rendu ce vendredi à Cécile Vannier, la lycéenne de 17 ans qui y a laissé sa vie.

« Je suis revenue vivante mais plus la même personne », résume Stéphanie Roman. Aujourd’hui âgée de 38 ans, la jeune femme accompagnait les jeunes de Levallois en Égypte en 2009. Le 22 février, dernier jour du voyage, le groupe passe la soirée sur la place Kahn El-Kalili du Caire. En un instant, la vie bascule. Une bombe placée sous un banc explose. Cécile Vannier, 17 ans, succombera à ses blessures quelques minutes plus tard.

Pour les 52 jeunes et animateurs rapatriés en France, plus rien ne sera jamais comme avant. Pour le dixième anniversaire du tragique événement, les parents et les amis de Cécile Vannier ont voulu faire davantage que le rassemblement au parc de la Planchette, dans lequel un buste de bronze a été érigé en mémoire de l’adolescente. Ils ont décidé d’organiser, ce vendredi soir, un gala de solidarité au profit de l’association française des victimes du terrorisme (AFVT).

« J’ai connu le brouillard et la peur de ne pas réussir à surmonter tout ça »

Une soirée également placée sous le signe de la résilience avec une conférence dédiée. Le chemin de la reconstruction peut être long et éprouvant. « J’ai connu le brouillard et la peur de ne pas réussir à surmonter tout ça », explique Stéphanie Roman, qui s’est beaucoup investie dans l’organisation de cette soirée. Tout comme Mélanie, la meilleure amie de Cécile, blessée lors de l’attentat.

Ce vendredi soir, sur la scène de la salle Maurice-Ravel, Stéphanie évoquera ses dix années de combat. Les handicaps invisibles provoqués par la déflagration, l’étiquette de « victime du terrorisme » qui freine la vie professionnelle, le manque de moyens pour se faire accompagner… « On ne peut même pas baser notre reconstruction sur une vérité ou une justice », s’agace Stéphanie, alors que l’attentat reste à ce jour sans coupable.

« Je suis toujours debout, sans colère ni haine »

Stéphanie retrouve le sourire pour évoquer les ados d’alors, aujourd’hui jeunes adultes, dont elle loue le courage et bien sûr Cécile, « une jeune fille belle et lumineuse ». « Elle fait partie de ma vie, à travers plein de petites choses », estime cette fonctionnaire territoriale, qui a depuis décidé d’accompagner bénévolement d’autres victimes du terrorisme.

Pour cela, elle est désormais titulaire d’un diplôme de coach professionnel. « J’ai soutenu mon mémoire sur la résilience, le 22 février 2017, ajoute Stéphanie Roman. Quelques jours avant de retourner pour la première fois au Caire. » Un voyage en Egypte organisé pour la pose d’une plaque commémorative à l’ambassade de France. « Je suis toujours debout, sans colère ni haine », insiste celle qui a accompagné depuis des victimes du 13 novembre 2015. « Et je suis déterminée à construire de belles choses ! »

Marche en hommage à Cécile Vannier ce vendredi : départ 17 heures de la mairie de Levallois-Perret. Gala « Tous unis contre le terrorisme » à partir de 20 heures à la salle Maurice-Ravel. Entrée 5 € au profit de l’association française des victimes du terrorisme (AFVT).

Source : Le Parisien
Auteur : Anne-Sophie Damecour
Date : 21/02/2019

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