Egyptair : à la recherche des boîtes noires de l’A320 abîmé en Méditerranée

La campagne de recherches sous-marines pour localiser l’épave et les boîtes noires de l’Airbus A320 d’EgyptAir, qui a disparu jeudi dernier au large des côtes égyptiennes avec 66 personnes à bord, va débuter "dans les prochains jours", a annoncé le Bureau d’enquêtes et d’analyses (BEA) jeudi.

"Une campagne de recherches sous-marines va débuter dans les prochains jours" pour retrouver l’épave et les boîtes noires de l’Airbus A320 d’Egyptair disparu jeudi dernier en mer Méditerranée, a annoncé le Bureau d’enquêtes et d’analyses (BEA) ce jeudi. Le vol MS804 reliant Paris au Caire est tombé pour une raison encore indéterminée entre la Crète et la côte nord de l’Egypte avec 66 personnes à bord, après avoir soudainement disparu des écrans radar. Une semaine après le drame, les autorités cherchent toujours à en déterminer les causes.

L’analyse des boîtes noires qui enregistrent les conversations du cockpit et les paramètres de vol sera donc capitale. Le temps est compté puisque les balises des enregistreurs ne peuvent émettre qu’environ un mois. Or "la zone à rechercher (...) est presque aussi grande que la zone de recherche de l’AF447", l’A330 d’Air France effectuant la liaison Rio-Paris qui s’est abîmé en mer en 2009, a expliqué une source proche du dossier ayant requis l’anonymat. Le rapport du BEA français sur l’accident du vol AF447 mentionne un cercle de recherche de 40 miles nautiques de diamètre, soit environ 74 kilomètres.

Navires, robots et avions mobilisés

Les recherches doivent être lancées avec l’arrivée sur la zone de l’accident du bâtiment hydrographique Laplace de la Marine française. Deux enquêteurs du BEA se trouvent à bord du navire, qui a appareillé ce jeudi de Porto Vecchio, en Corse. Le navire est équipé d’un système spécialisé pour localiser les balises des boîtes noires, précise le BEA. Il s’agit de trois Detector 6000 de la société française Alseamar, un "système immergé pour écouter et localiser le signal des balises des enregistreurs de vol".

Le BEA précise que ce sont les autorités égyptiennes, en charge de l’enquête de sécurité, "qui pilotent ces opérations de recherches sous-marines", avec son assistance technique. Par ailleurs, des discussions sont encore en cours pour compléter cette opération avec un second navire équipé d’un robot sous-marin d’exploration et de moyens de relevage adaptés à la grande profondeur de cette zone de recherche, estimée à 3000 mètres.

Outre Alseamar, dont le siège social est à Paris, une deuxième société privée est impliquée dans les recherches par les autorités françaises et égyptiennes, qui se partagent les coûts des recherches. Il s’agit de Deep Ocean Search (DOS), basée à Port-Louis, dans l’île Maurice, a indiqué une source diplomatique à Paris. Créée en 2010, DOS, qui dit opérer "quotidiennement" dans des eaux très profondes allant jusqu’à 6000 mètres, dispose d’un navire qui repère les signaux ultrason (ou "pings") des boîtes noires et qui est également équipé d’un robot capable de cartographier les fonds et de récupérer les boîtes noires.

Les conditions météo s’améliorent

"Les conditions météo ont été mauvaises ces derniers jours, elles commencent à s’améliorer", a précisé le porte-parole de la Marine française. Jusqu’à présent, elles ont rendu "très difficile" le travail du patrouilleur de haute mer déjà dépêché sur place, lundi, par la France. Le patrouilleur Enseigne de vaisseau Jacoubet a à son bord notamment deux officiers de police judiciaire et des équipements permettant de rechercher les boîtes noires de l’appareil, à savoir des hydrophones (un installé au bout d’une longue perche et un sur un petit robot sous-marin) qui peuvent être mis en action d’une embarcation mise à la mer à partir du patrouilleur.

Mais le patrouilleur "fait une recherche avant tout visuelle. Il a été très difficile de mettre à l’eau les zodiacs (hier) en raison des vagues et de la très faible visibilité", a précisé le porte-parole. Selon lui, "les avions de reconnaissance sont capables de survoler une zone plus importante, ils ont plus de chance de repérer quelque chose." L’arrivée des nouveaux bâtiments pouvant effectuer des recherches à des profondeurs remarquables et l’amélioration des conditions météo devraient désormais faciliter le travail des équipes sur place.

Source : Lexpress.fr
Auteur : AFP
Date : 27.05.2016

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