Filière djihadiste à Strasbourg. La peine maximale requise

Le procureur a requis lundi dix années de détention, la peine maximale, contre quatre des sept Strasbourgeois jugés à Paris.

L’un des quatre Strasbourgeois menacés par la peine maximale est le frère d’un kamikaze du Bataclan, jugés pour avoir passé environ trois mois en Syrie, entre fin décembre 2013 et avril 2014.

Contre trois autres prévenus, également poursuivis pour association de malfaiteurs en vue de commettre des actes de terrorisme, mais ayant passé moins de temps en Syrie, le procureur a demandé huit ans.

Le procureur a justifié ces lourdes réquisitions, à chaque fois assorties de la demande d’une peine de sûreté des deux tiers, par le fait que tous avaient « été au front ».

« Ce sont des peines lourdes qui sont requises, j’en ai bien conscience », a déclaré le procureur Nicolas Le Bris. Mais « ce sont des faits extrêmement graves » qui sont jugés, a-t-il estimé. « On a des gens, et ça ressort des écoutes, qui ont été au front. »

Des incidents en détention

Depuis lundi 30 mai, se tient à Paris le procès de sept djihadistes présumés, issus de la « filière de Strasbourg ». Ils seraient partis en Syrie de décembre 2013 à avril 2014. Agés de 24 à 27 ans, tous sont nés en Alsace, et sont jugés jusqu’au 7 juin par le tribunal correctionnel de Paris pour association de malfaiteurs en vue de commettre des actes de terrorisme. Un délit passible d’une peine pouvant aller jusqu’à dix ans de prison.

Interpellés et incarcérés en mai 2014, leurs détentions n’ont pas toujours été sans incidents. Cinq ont été sanctionnés pour avoir détenu, en prison, des téléphones portables ou une puce téléphonique.

« On ne choisit pas sa famille »

Au premier jour des débats, Karim Mohamed Aggad, le frère de l’un des kamikaze du Bataclan, avait demandé un « procès équitable », sans « amalgame ». « On choisit ses amis, pas sa famille », avait-il dit. « On n’a aucune part de responsabilité dans ce qui s’est passé. Mon frère a fait ce qu’il a fait, ça n’engage que lui. »

Tous reconnaissent s’être rendus en Syrie, mais contestent avoir voulu y mener le djihad armé, et disent avoir été piégés. Certains assurent que ce voyage avait « un but d’humanité », et visait à « aider leurs frères Syriens ». D’autres, comme Karim Mohamed Aggad, disent avoir eu pour seule intention de combattre le régime de Bachar al Assad.

Une ligne de défense qui n’a pas convaincu le procureur. « Ce départ, programmé, a bien une connotation religieuse », a-t-il estimé lundi, citant notamment des écoutes téléphoniques en ce sens et des documents « djihadistes » retrouvés dans les ordinateurs et téléphones des prévenus.

Pour lui, pas de doute, ces individus étaient « déterminés à partir rejoindre un groupe djihadiste », et sur place, ils se sont « parfaitement adaptés ».

De cette petite bande d’amis - dix à l’origine, dont deux sont morts sur place -, seul Foued Mohamed Aggad, le plus jeune, est resté en Syrie. Avant de réapparaître, le 13 novembre 2015, au sein de l’équipée sanglante qui fera 90 morts dans la salle de spectacle parisienne du Bataclan.

Source : ouest-france.fr
Date : 06.06.2016

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