Le Chesnay - Versailles : une fausse victime du 13 novembre écrouée

L’homme a tenté d’escroquer le Fonds de Garantie des Victimes d’actes de Terrorisme et d’autres Infractions.

Rattrapé par la réalité. Deux ans après les attentats du 13 novembre, un homme de 29 ans a été écroué ce vendredi soir pour tentative d’escroquerie au Fonds de Garantie des Victimes des actes de Terrorisme et d’autres Infractions (FGTI).
Quelques heures après l’attaque du Bataclan, l’homme s’était rendu sur les lieux du drame puis témoignait dans divers médias en se faisant passer pour une victime. Avant, le 11 janvier 2016, de déposer un dossier de demande d’indemnisation au fonds. Pourtant, le jour de l’attaque, celui qui habitait alors au Chesnay passait la soirée dans les Yvelines, loin des scènes d’horreur qui ont fait 130 morts et 413 blessés.

Dans un article de février 2016 consacré aux liens qui se sont tissés entre les rescapés des attentats, publié en février 2016, il racontait avoir posté un texte faisant état de son sentiment de culpabilité sur la page Facebook Life for Paris. « Je disais notamment que j’étais désolé d’avoir laissé rentrer les tueurs dans le Bataclan. Immédiatement des gens ont répondu, des messages de soutien de partout. Ça m’a fait un bien fou », expliquait-il alors dans un quotidien. Un reportage vidéo montre même son tatouage à l’avant-bras, représentant une Marianne qui pleure au coeur de la façade du Bataclan, bordé de la date des attentats.

Confondu par la DRPJ de Paris, il a été placé en garde à vue ce jeudi. Le jeune homme, qui a déménagé à Nouméa (Nouvelle-Calédonie) en avril dernier, était revenu en métropole rendre visite à sa mère malade. C’est en se rendant dans sa famille qu’on lui indique que les gendarmes souhaitent l’entendre. Il s’est alors présenté spontanément ce mercredi devant les forces de l’ordre qui l’ont placé en garde à vue le lendemain.

Tant devant les enquêteurs qu’à la barre du tribunal de Versailles où il était présenté ce vendredi après-midi en comparution immédiate, le jeune homme a reconnu les faits. « Je suis coupable, c’est clair, a-t-il lâché à la barre. Ce que j’ai fait est très grave. Je me dégoûte moi-même. » Son procès a finalement été renvoyé au 1er décembre prochain, le temps de réaliser les expertises psychiatrique et psychologique ordonnées ce vendredi par le président du tribunal. En attendant, il a été écroué.

« Heureusement, le Fonds présume de la bonne foi des victimes, souligne son porte-parole. Nous ne procédons pas à une enquête détaillée. La plupart du temps, ce sont les services de police ou le parquet qui repèrent des incohérences dans le discours des fausses victimes. » Pour autant, il peut arriver que le FGTI procède à des signalements. « Si une personne nous dit qu’elle a été victime d’une explosion alors qu’il n’y en a pas eu sur les lieux où elle a indiqué se trouver, forcément on se pose des questions. »

« C’est assez terrible de voir des gens profiter de la solidarité nationale mais cela reste extrêmement minoritaire », insiste le Fonds de Garantie qui recense huit condamnations pour des tentatives d’escroqueries depuis janvier 2015, tandis que près de 5 000 personnes indemnisées.

Date : 27/10/17
Auteur : Benjamin Derveaux
Source : Le Parisien

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