Meurtres de Magnanville : deux proches de Larossi Abballa mis en examen

Deux proches de Larossi Abballa, l’homme qui a tué lundi soir un couple de fonctionnaires du ministère de l’intérieur à leur domicile de Magnanville (Yvelines), au nom de l’organisation Etat islamique (EI), ont été mis en examen et placés en détention provisoire dans la nuit du samedi 18 au dimanche 19 juin.

Charaf-Din Aberouz et Saad Rajraji sont poursuivis pour « association de malfaiteurs terroriste en vue de la préparation d’un ou plusieurs crimes d’atteintes aux personnes, en état de récidive légale ». La garde à vue d’un troisième homme a été levée, sans poursuite à ce stade.

Les deux individus avaient déjà été condamnés, en 2013, à cinq ans de prison, pour « association de malfaiteurs en vue de préparer des actes terroristes » dans le dossier d’une filière d’acheminement de djihadistes vers les zones tribales pakistano-afghanes du Waziristan. Larossi Abballa avait également été condamné à trois ans de prison dans le cadre de cette affaire.

Le parquet antiterroriste s’est auto-saisi, mardi 14 juin, après le meurtre de deux fonctionnaires du ministère de l’intérieur, le commandant de police Jean-Baptiste Salvaing, 42 ans, et sa compagne Jessica Schneider, 36 ans. L’assaillant a été tué dans l’assaut des forces du RAID.

Les enquêteurs ont retrouvé sur les lieux une liste de cibles mentionnant des personnalités ou des professions (des rappeurs, des journalistes et des policiers). Ce document a été laissé par le tueur. Ont aussi été découverts « trois téléphones, trois couteaux et un, en particulier, ensanglanté et posé sur la table ».

Revendication de l’Etat islamique

L’organisation Etat islamique a revendiqué les deux assassinats par le biais de son organe de communication A’maq. De son côté, Larossi Abballa a revendiqué l’attaque dans une vidéo publiée sur un compte Facebook. Il y proférait également des menaces contre l’Euro de football, contre les maires et les députés, ainsi que contre plusieurs personnalités que Le Monde a choisi de ne pas révéler.

L’homme était apparu récemment dans le cadre d’une enquête ouverte, avec commission rogatoire internationale, sur le départ d’un homme en Syrie. Mais « il n’apparaissait pas du tout comme menaçant », a précisé une source policière au Monde. Il faisait l’objet d’une fiche « S » pour « sûreté de l’Etat » émise en janvier par la Direction générale de la sécurité intérieure. Le procureur de la République de Paris a précisé qu’il avait été placé sur écoute par la justice, sans qu’une quelconque menace ait été décelée.

Samedi 18 janvier, un millier de personnes se sont rassemblées à Mantes-la-Jolie, en hommage aux deux fonctionnaires.

Source : LeMonde.fr
Date : 19.06.2016

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