Naufrage du Concordia : 5 morts et des disparus

• Le bilan s’alourdit. Deux corps ont été retrouvés à bord du Costa Concordia dimanche, deux jours après le naufrage du navire de croisière devant l’île du Gioglio, au large de la Toscane. Ces deux hommes âgés se trouvaient coincés à un point de rassemblement, à l’arrière de la partie immergée du navire, couché et à demi-immergé à une trentaine de mètres de la rive.

Le bilan est désormais de cinq morts, dont deux touristes français et un membre d’équipage panaméen. On dénombre toujours 15 disparus - 9 passagers et 6 membres d’équipage - et d’une quarantaine de blessés. Le Costa Concordia comptait à son bord 3216 passagers et 1013 marins. Parmi les touristes, figuraient en majorité des Italiens (989), mais aussi de nombreux Allemands (569), 462 Français, des Espagnols (177), des Américains (129) et des Croates (177).

Des plongeurs spécialisés en spéléologie des pompiers et de la marine militaire poursuivaient leur exploration de l’épave dimanche après-midi, aidés par une météo clémente. Après un couple de jeunes mariés sud-coréens extraits de leur cabine dans la nuit, un troisième rescapé, le commissaire de bord Marrico Giampietroni, a pu sortir de l’épave.

• La plupart des rescapés français rapatriés.
Quelque 385 passagers français ont déjà été rapatriés à Marseille dans la soirée et la nuit de samedi à dimanche par autocar. Un dispositif sanitaire, psychologique et administratif avait été mis en place à leur arrivée. La police aux frontières est également présente pour faciliter les démarches de renouvellement des titres d’identité perdus. De nouveaux passagers étaient attendus dans l’après-midi. Les derniers rescapés français seront rapatriés par avion, selon Costa.

Paris reste toutefois sans nouvelles de vingt-et-un Français. « Nous sommes en train de les rechercher », a indiqué le Quai d’Orsay, qui n’exclut pas qu’ils aient pu rentrer chez eux par leurs propres moyens.

• Une plainte sera déposée en France.
Un de ces rescapés français, un bordelais de 35 ans, a annoncé son intention de porter plainte contre Costa Croisières, estimant que la compagnie a été « défaillante ». « Nous avons été livrés à nous-mêmes, dans une désorganisation totale. Il y a eu une heure et demie avant qu’il y ait une véritable alerte », déplore-t-il dans un entretien à Sud Ouest. « Personne ne nous a indiqué de monter dans les chaloupes, nous avons dû prendre toutes les initiatives nous-mêmes. Le voyant lumineux de mon gilet ne fonctionnait pas », a-t-il relaté.

• Le commandant a vite quitté le navire.
Selon le procureur, le capitaine Francesco Schettino, arrêté samedi soir pour homicide multiple, naufrage et abandon de navire, a quitté le paquebot bien avant l’évacuation des derniers passagers. Il a été retrouvé sur le rivage vers 23h40, alors que les évacuations ont duré jusqu’à 6 heures du matin samedi. En outre, il se trouvait sur la passerelle de pilotage, « et donc responsable des opérations », a souligné le procureur, pour qui « le système de commandement n’a pas fonctionné comme il aurait dû ».

• Une controverse sur la trajectoire du navire.
Le procureur en charge de l’enquête, Francesco Verusio, a expliqué que « la route suivie par le navire n’était pas la bonne ». Le commandant « s’est approché de manière très maladroite de l’île du Giglio, a heurté un rocher qui s’est encastré dans son flanc gauche, faisant s’incliner [le navire] et embarquer énormément d’eau en l’espace de deux, trois minutes. » La veille, un garde-côte, avait affirmé qu’il y avait une brèche de 30 mètres dans la coque du paquebot. Interrogé par la presse italienne, le commandant s’était pour sa part défendu, en affirmant que ce rocher n’était pas sur les cartes nautiques, et qu’il pensait naviguer à 300 mètres de ces obstacles.

La capitainerie du port de Livourne, le plus important de Toscane, a ouvert une enquête sur les causes de l’accident et sur la façon dont les passagers ont été secourus. Les « boîtes noires » du navire ont été récupérées et saisies par la justice.

• Le Costa Concordia, un temple du divertissement. Tout comme le Titanic à son époque, le Concordia attirait tous les superlatifs : navire amiral de la flotte Costa depuis son lancement en 2006, ce tour de force des chantiers navals italiens Fincantieri était le plus grand navire jamais construit en Italie : 290 mètres de long pour 38 de large, 58 suites avec balcons, cinq restaurants, 13 bars, cinq jacuzzis et quatre piscines.

D’après LeFigaro.fr 15 janvier 2012


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