Un audit de la sécurité demandé sur les croisières

Les professionnels de la croisière admettent des failles dans la sécurité de la navigation. Ils demandent une évaluation complète des procédures à la lumière des résultats de l’enquête sur le Costa Concordia.

Démonstrations de sécurité qui n’ont pas toujours lieu avant le départ, canots de sauvetage pas forcément utilisables, procédures floues sur les changements d’itinéraires... Les professionnels de la croisière admettent entre les lignes des failles dans les régulations de navigation. Lors d’une conférence de presse, jeudi, à Londres, ils ont appelé à une « évaluation complète des résultats de l’enquête sur le Costa Concordia, afin que la croisière reste l’une des industries de loisirs les plus sûres ».

« La sécurité est la priorité numéro un de la profession », réaffirme Christine Duffy, présidente de la Cruise lines international association, rappelant que « les incidents maritimes sont extrêmement rares ». Refusant de se prononcer sur l’investigation en cours en Italie, les spécialistes réunis à Londres affichent néanmoins une vive préoccupation quant aux conséquences du drame sur leur activité, même si, pour l’heure, ils disent n’avoir pas constaté de baisse « significative » des réservations.

Normes laxistes

Par rapport à l’aérien, les normes de la navigation de loisirs maritimes semblent quelque peu laxistes. « Les canots de sauvetage sont efficaces en général, admet l’expert en sécurité Tom Allen. C’est le cas jusqu’à une inclinaison du bateau de 20 degrés. Au-delà, lancer les chaloupes à la mer peut présenter des risques. » Les procédures pour équiper les passagers en gilets de sauvetages pourraient aussi être améliorées. Installés dans les cabines, les gilets sont censés être distribués aux passagers par l’équipage sur le pont, en cas d’urgence.

Dévier de l’itinéraire prévu pour s’approcher des côtes risque de ne plus faire partie des joies de la croisière à l’avenir. « Le protocole est de suivre le plan de route prévu, rappelle le capitaine Bill Wright. Et si un changement est décidé, cela doit être fait en accord avec tout l’équipage du pont. »

En revanche, la course à la taille des navires ne serait pas un osbstacle à la sécurité aux yeux des experts. Un bateau de grande taille peut au contraire être plus sûr à certains égards, en offrant des plateformes plus vaste pour organiser l’évacuation. « Les schémas de secours sont conçus en proportion de la taille, souligne Tom Allen. On cherche en permanence à améliorer la “survavibilité” des bateaux. »

Si de nouvelles régulations internationales sont adoptées à la suite du drame, cela pourrait prendre plusieurs années. Les divers organismes de croisiéristes n’entendent pas attendre et se disent prêts à modifier leurs pratiques volontairement avant cela.

Florentin Collomp - Le Figaro - 19 janvier 2012


Nous soutenir

C’est grâce à votre soutien que nous pouvons vous accompagner dans l’ensemble de vos démarches, faire évoluer la prise en charge des victimes par une mobilisation collective, et poursuivre nos actions de défense des droits des victimes de catastrophes et d’attentats.

Soutenir la FENVAC

Ils financent notre action au service des victimes