Des parties civiles critiquent l’absence des prévenus au procès AZF

Des avocats de la partie civile ont critiqué l’absence des prévenus et des avocats de la défense lors de l’audience de lundi du procès AZF comme un manque de respect pour les victimes de la catastrophe industrielle qui a fait 31 morts et des milliers de victimes en 2001.

La stratégie de la défense de ne pas assister aux débats pour la deuxième audience consécutive intervient après un incident d’audience survenu le 16 février. Un conseiller assesseur aurait fait en direction d’un avocat un geste de la main signifiant, selon eux, "La ferme !".

Plusieurs avocats de Grande Paroisse (groupe Total) et de Serge Biechlin, ex-directeur d’AZF, poursuivis pour homicide involontaire, sont habituellement présents aux audiences.

Après avoir rappelé que les prévenus étaient "présumés innocents", Me Alain Levy, avocat d’une trentaine d’agents EDF victimes de la catastrophe, a estimé devant la cour d’appel de Toulouse que Serge Biechlin et Grande Paroisse "ne pouvaient pas s’exonérer des plaidoiries de la partie civile et du réquisitoire".

"Ce serait faire injure aux victimes que de déserter le prétoire", a déclaré Me Levy, mettant en avant que l’explosion de l’usine à AZF était "la plus grande catastrophe industrielle que la France ait jamais connu".

L’avocate du Comité de défense des victimes d’AZF, Agnès Casero, a pour sa part jugé leur absence "inadmissible".

Joint par l’AFP, le chef de file des avocats de la défense, Daniel Soulez Larivière, a expliqué que l’absence des prévenus et des avocats était une marque de "désapprobation" et n’a pas dit si la politique de la chaise vide se poursuivrait mardi pour le début des plaidoiries des parties civiles.

"Qu’on dise à un avocat +ferme ta gueule+, je n’avais jamais vu ça en 45 ans de travail. Dans ce cas, ce n’est pas la peine de plaider", a-t-il réagi, en soulignant qu’il ne fallait pas y voir un manque de respect pour les victimes.

La défense a demandé que le magistrat soit récusé, mais le premier président de la cour d’appel de Toulouse a rejeté la demande.

En revanche Thierry Desmarest, ex-PDG de Total, et ses avocats étaient présents à l’audience. Ce n’est qu’à la fin du procès que la cour d’appel rendra sa décision sur la recevabilité de la demande de poursuites présentée par des parties civiles contre Total et M. Desmarest.

Le réquisitoire est programmé le 9 mars et le procès, qui a débuté début novembre, se terminera mi-mars.

LaMontagne.fr - avec AFP - 27 février 2012


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