Costa Concordia : la colère des parents français

La famille de Mylène, toujours portée disparue depuis le naufrage, dénonce une longue série de dysfonctionnements.

En court-circuitant l’annonce officielle des autorités compétentes, la divulgation par la presse d’informations sur l’identification des corps de Mylène et Michaël, Français disparus dans le naufrage du Concordia, a convaincu leur famille de ne plus taire leur colère. Le couple aurait été identifié par des tatouages et des papiers d’identité, avant les résultats des recherches ADN qui ont repris ces derniers jours. Avec à la clé un démenti des parents et une retraite silencieuse des autorités.

Pour ces familles plongées dans une attente funeste depuis deux mois, installées sur l’île du Giglio pour suivre les opérations, l’incident ne serait que le révélateur d’« une longue série de dysfonctionnements », qui auraient grippé les mécanismes de l’affaire dès le début. Déploiement des recherches, gestion de la « crise » par Costa, déroulement de l’enquête, communication avec les autorités italiennes et la diplomatie française… « C’est du grand n’importe quoi à tous les étages, depuis le début, confie Alain Litzler, le père de la jeune Mylène. Toutes les informations que nous avons eues, c’est nous qui sommes allés les chercher. »

« Personne n’est à la hauteur »
Du Quai d’Orsay à l’ambassade de France à Rome en passant par la représentation consulaire à Grosseto, « personne n’est à la hauteur », souligne son frère André. « Cela a commencé le jour du naufrage où la cellule de crise nous disait de ne pas nous inquiéter car nos enfants étaient dans les cars ramenant les survivants, ils allaient arriver… Depuis, c’est nous qui leur apprenons les développements de l’affaire ! »

« Tout est compliqué : il n’y a pas d’interlocuteur pour centraliser les informations au niveau national et il n’y a pas de cohésion entre les autorités des différents pays, déplore Anne Decré, présidente du collectif des naufragés français du Concordia. Et notre demande d’un médiateur entre la justice et Costa n’a jamais abouti. »

En attendant les résultats ADN, rendus la semaine prochaine par les experts italiens, les époux Litzler sont rentrés mercredi en France. Pour s’occuper de leur fils handicapé mais aussi pour se joindre aux procédures engagées dans plusieurs pays et devant plusieurs juridictions. Ils doivent rencontrer cette semaine leur avocat français, Me Gilbert Collard, mais aussi se rapprocher d’un avocat italien et d’un avocat américain.

Selon leur entourage, une fois l’identification de Mylène réalisée, ils comptent demander une contre-expertise de son autopsie, en France.

LeFigaro.fr Delphine de Mallevoue 8 mars 2012


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