Effondrement du plancher d’une église évangélique : 2 hommes en garde à vue

Le plancher d’une église de Seine-Saint-Denis a cédé hier. 100 à 150 fidèles y étaient rassemblés. Une fillette de 6 ans est morte, une femme et un bébé sont grièvement blessés. Deux personnes ont été placées en garde à vue.

Les rescapés sont rassemblés dans la cour d’un entrepôt, à l’écart de l’agitation des secours. Les proches téléphonent en quête de nouvelles d’une mère, d’un frère, d’un ami. Une fillette, les yeux hagards, reste muette, emmitouflée dans une couverture de survie. Les yeux rougis, les fidèles sont sonnés par ce qu’ils viennent de vivre : l’effondrement du plancher de leur église évangélique, survenu deux heures plus tôt lors d’un office.

Une chute de 2,5 m

Le drame s’est produit à 14 heures dans un bâtiment ocre d’un étage marqué d’une croix, au fond du chemin des Fourches, une allée bordée de pavillons à Stains, près d’une voie ferrée. Les fidèles évangéliques de la Nouvelle Jérusalem, comme on appelle communément cette église, s’étaient réunis comme tous les dimanches, avec sans doute plus de ferveur encore pour célébrer Pâques. « Après les louanges et les lectures, la cérémonie touchait à sa fin, témoigne Patrick, secrétaire de l’église. J’ai entendu un cri, je me suis retourné et j’ai vu un gros nuage de fumée. En deux secondes. C’est hyper impressionnant. » Il décrit ensuite un « vent de panique ». La moitié de la surface du plancher du premier étage où se massaient les participants, environ 50 m2, aurait cédé, emportant ceux qui se trouvaient là. Une chute de 2,5 m selon une source proche de l’enquête, qui précise que la structure a pu être fragilisée par les danses très rythmées qui accompagnent d’ordinaire ces offices. Selon le préfet Lambert, entre 100 et 150 personnes se tenaient dans la salle. Des fidèles indiquent que l’effondrement s’est produit sur la partie où se trouvaient surtout les musiciens au piano et à la guitare, ainsi que les enfants.

Plus de 150 pompiers, 48 véhicules et un hélicoptère ont été mobilisés pour porter secours aux victimes et évacuer les plus grièvement touchées vers les hôpitaux. Le préfet a annoncé l’arrivée de psychologues, tandis que l’aumônier de la brigade des sapeurs-pompiers a proposé son assistance, comme chaque fois qu’un drame touche un lieu de culte. La police judiciaire de Seine-Saint-Denis a été chargée des investigations pour déterminer les causes de l’accident et les éventuelles responsabilités.

Dans la soirée, le pasteur de la communauté, qui officiait ce dimanche, et le propriétaire des lieux, un gérant de SCI, ont été placés en garde à vue dans le cadre d’une enquête en flagrance pour « homicide et blessures involontaires aggravées ». Alors que le préfet du département indiquait que ses services allaient examiner de près « le problème de sécurité de cette salle », aménagée dans un bâtiment récent, la polémique n’a pas tardé à surgir. « Le problème, c’est que ces locaux, s’ils semblent en bon état, ne sont manifestement pas adaptés pour accueillir des lieux de culte », a commenté le maire PC de Stains, Michel Beaumale, qui connaissait l’existence de cette église.

Carole Sterlé, Le Parisien - 9 avril 2012


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