Procès Mediator : "Un coup dur pour les victimes"

Pour la pneumologue, le report du procès est une "occasion ratée d’accélérer le processus d’indemnisation des victimes".

Le report du procès Mediator est "un coup dur de plus pour les victimes", a déclaré lundi la pneumologue Irène Frachon, qui a dénoncé la première les dangers du médicament, regrettant une "occasion ratée d’accélérer le processus d’indemnisation des victimes". "Le report du premier procès pénal du Mediator est un coup dur de plus pour les victimes. Je ne suis pas surprise par cette décision, mais je crains qu’elle soit une occasion ratée d’accélérer le processus d’indemnisation des victimes", a dit la pneumologue, auteur du livre Mediator 150 mg, combien de morts ?.

Environ 600 parties civiles ont misé sur une citation directe pour tromperie aggravée afin d’obtenir rapidement réparation, sans attendre la fin de l’instruction menée, notamment pour ces faits, au pôle santé de Paris. Lundi, le tribunal de Nanterre a repoussé de plusieurs mois la tenue du premier procès pénal du Mediator, médicament accusé d’avoir causé au moins 500 morts, après avoir accepté de transmettre une question prioritaire de constitutionnalité. Cette décision, "déconcertante et impressionnante pour ces victimes malmenées, embourbées dans des procédures complexes", "suscite énormément de colère et d’attente", selon la pneumologue. "La procédure de Nanterre est ajournée, mais elle a le mérite de dire qu’il ne faut plus que la justice se laisse embourber dans les dossiers de scandales sanitaires", a affirmé Irène Frachon.

"Je ne raisonne pas en termes de pression médiatique ou judiciaire. Pour moi, c’est une question de protection des citoyens face à un laboratoire prédateur", a-t-elle expliqué de "son point de vue de médecin". Malgré ce report, "notre objectif ne varie pas : il faut que la justice se prononce dans un délai raisonnable pour permettre aux victimes d’obtenir réparation", a-t-elle ajouté. De son côté, le député PS Gérard Bapt, qui a présidé la mission d’information parlementaire sur le Mediator, a regretté "que les avocats de Servier aient atteint leur but" pour "éviter que ne soit traité au fond" ce "drame sanitaire qui affecte des milliers de victimes". "L’objectif final est que ce dossier ne puisse venir que dans des années devant un tribunal", a-t-il déploré dans un communiqué.

AFP - 21 mai 2012


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