Séismes : 14 000 Italiens hébergés dans des abris de fortune

Le bilan du séisme qui a frappé le nord-est de l’Italie mardi s’est encore alourdi après la découverte mercredi matin du corps d’un ouvrier dans son usine à Medolla. Ce décès porte à 17 le nombre de personnes tuées par le tremblement de terre et près de 350 blessés.

La secousse de magnitude 5,8 a frappé le nord de Modène vers 9 heures mardi matin. Elle a été suivie de nombreuses répliques, certaines supérieures à 5. Des dizaines de secousses ont encore été ressenties dans la région toute la nuit. Selon l’Institut national de géophysique et de vulcanologie, il semble que l’apparition d’une nouvelle faille ait été à l’origine de ces tremblements de terre. « La séquence sera longue et on ne peut exclure que d’autres séismes forts puissent se produire, comme celui qui est arrivé » mardi, prévient l’institut.

14 000 déplacés. L’Emilie-Romagne, déjà touchée par un séisme le 20 mai, pansait ses plaies mercredi alors que 14 000 personnes sont hébergées dans des logements de fortune sans savoir si et quand elles pourront regagner leur domicile. Après le deuxième séisme, 8 000 personnes ont été déplacées, s’ajoutant aux 6 000 déjà contraintes de quitter leur domicile après le premier. Certaines craignent de retourner chez elles, alors que d’importantes secousses ne sont pas exclues. Les campements « officiels » de la protection civile italienne ne suffisent pas à accueillir une population traumatisée. A Modène, le maire Giorgio Pighi a décidé de laisser les parcs ouverts pendant la nuit et beaucoup de ses administrés en ont profité pour y monter leur tente ou garer leur camping-car. Des wagons couchettes ont aussi été mis à disposition des rescapés, comme à la gare de Crevalcore.

L’économie touchée. Jusqu’à mardi, « nous avions de l’espoir, le travail avait repris dans les usines. Les Emiliens se battent, ne sont pas du genre à pleurnicher mais le nouveau tremblement de terre nous a mis KO », confie à l’AFP Serenella, 51 ans, factrice du village de San Felice sul Panaro. Le tissu économique de cette région qui est le cœur de l’industrie biomédicale italienne et le berceau de produits mondialement connus comme le parmesan et le vinaigre balsamique, a été très affecté. Les dommages dans le seul secteur agroalimentaire s’élèveraient à 500 millions d’euros, selon l’organisation professionnelle Coldiretti. « L’épicentre se situe dans une zone qui représente 1% du PIB de notre pays, cela risque de provoquer un arrêt de la production de trois à quatre mois », a estimé le nouveau patron des patrons italiens, Giorgio Squinzi.

La région promet « une reconstruction bien faite ». Le président de l’Emilie-Romagne, Vasco Errani, a promis que la « reconstruction commencera rapidement et sera bien faite, alors que le procureur en chef de Modène, Vito Zincani estime que « la politique industrielle au niveau national concernant la construction de ces bâtiments est une politique suicidaire ». Le gouvernement a adopté un train de mesures en faveur de la zone sinistrée : report du paiement des impôts et des cotisations sociales, prêts à taux aidés, taxe de deux centimes sur l’essence pour financer les aides publiques. A la suite du séisme du 20 mai, le gouvernement avait proclamé l’état de catastrophe naturelle pour cette région et avait affecté 50 millions d’euros aux premières opérations d’assistance dans cette zone.

Le Parisien.fr - 30 mai 2012


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