A310 Yemenia : recherches infructeuses

Que s’est-il passé à bord de l’Airbus A310 de la compagnie Yemenia qui s’est abîmé mardi avec 153 personnes à bord au large des Comores ? Les recherches se poursuivent, jeudi, pour tenter de retrouver les boîtes noires de l’appareil. C’est par erreur que le secrétaire d’État français à la coopération Alain Joyandet avait déclaré mercredi que le signal d’un des enregistreurs de vol de l’avion avait été détecté.

Cette information, qu’avait confirmée peu après le secrétaire d’État aux transports Dominique Bussereau, a été démentie ensuite par les militaires qui participaient aux recherches. Il y a, en fait, eu une confusion sur le type de signal. "Les Transall ont capté le signal d’une balise de détresse de l’Airbus et non d’un enregistreur", a indiqué une source militaire.

Des avions français et américains se sont joints aux opérations de recherche menées par une flottille de bateaux comoriens dans l’océan Indien. La France a dépêché un avion et deux navires dans la région. Les États-Unis ont envoyé un hélicoptère pour participer aux recherches et un avion chargé de fournitures. Cinq experts sont aussi partis mercredi de Paris pour les Comores, où ils rejoindront trois policiers spécialisés en poste à Mayotte. Ils ont pour double mission de travailler à l’enquête sur les causes de l’accident et à l’identification des victimes. Pour l’heure, seule une adolescente de 13 ans a été retrouvée vivante . La jeune fille, qui souffre de coupures au visage et d’une fracture de la clavicule, avait été hospitalisée à Moroni dans un premier temps. Elle est arrivée à Paris jeudi matin dans l’avion d’Alain Joyandet , qui a salué son "courage absolument admirable".

Aucun cadavre n’a été repêché pour le moment par les équipes de recherche au large des Comores où s’est abîmé un A310 de la compagnie Yemenia dans la nuit de lundi à mardi, a déclaré à la presse jeudi le président de l’Union des Comores, Ahmed Abdallah Sambi. "Les opérations semblent compliquées, le lieu du crash n’est pas déterminé avec certitude, aucun corps n’est retrouvé", a déclaré à des journalistes le président Sambi sur la plage de Galawa Beach, quartier général des opérations de secours, où il s’est rendu jeudi après avoir quitté, avant sa conclusion, le sommet de l’Union africaine à Syrte, en Libye. "Si on a autant de mal à récupérer des corps, c’est parce que l’avion est à une profondeur de 300 à 400 mètres et qu’il est dans une position difficile d’accès. Les corps qui auraient pu être récupérés ont dû dériver à cause du mauvais temps et d’une mer mauvaise", a expliqué de son côté la porte-parole du Croissant Rouge Ramulati Ben Ali.

20.000 euros de compensations pour chaque famille des victimes

Face à la levée de boucliers contre la compagnie, dénoncée tant par ses usagers que par les autorités françaises, qui ont mis en doute son respect strict des règles de sécurité, la compagnie a annoncé une première enveloppe pour indemniser les victimes. "Nous allons payer un premier versement de 20.000 euros pour les familles de chaque victime de l’accident", a fait savoir le président de la compagnie Abdel Khaleq al-Qadi à Sanaa, sans préciser quand ces sommes seraient octroyées. Mais cela ne suffira probablement pas à calmer la colère qui gronde au sein de la communauté franco-comorienne. Mercredi, à l’aéroport de Paris-Roissy, des ressortissants comoriens ont une nouvelle fois tenté de bloquer un vol de Yemenia , qu’ils accusent de faire voler des "avions-poubelles" avec un quasi-monopole sur la destination de Moroni à partir de Sanaa. À Bruxelles, la Commission européenne a adressé une lettre à la compagnie yéménite pour l’informer qu’elle pourrait être inscrite sur la liste noire de l’UE si elle ne fournissait pas de garanties supplémentaires. La Commission réclame ces assurances avant le 10 juillet.

66 Français se trouvaient à bord de l’avion. 26 avaient embarqué à Paris, rejoints par 40 autres à Marseille, sur un Airbus A330-200 effectuant une liaison entre Paris, Marseille et Sanaa, au Yémen. Ils avaient alors changé d’appareil pour la fin de leur parcours vers Djibouti, puis Moroni, la capitale des Comores. 75 Comoriens figuraient également parmi les passagers, ainsi qu’un Palestinien et un Canadien. L’équipage comprenait six Yéménites, deux Marocains, un Indonésien, un Éthiopien et une Philippine. La justice française, compétente notamment en raison de la présence de 66 Français dans l’avion, a ouvert une enquête contre X pour "homicide involontaire".

LePoint.fr (diverses agences).


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