Irradiés d’Epinal : procès cet automne à Paris

Au moins 5.500 personnes ont été victimes de surirradiations au centre hospitalier Jean-Monnet, entre 1987 et 2006, faisant de l’affaire d’Epinal le plus grave accident de radiothérapie recensé en France.

La directrice de l’hôpital d’Epinal, ainsi que deux radiothérapeutes et un radio physicien mis en cause dans l’affaire des surirradiés comparaîtront à l’automne devant le tribunal correctionnel de Paris pour homicides et blessures involontaires.

Seront également jugés, en tant que personnes morales, l’hôpital lui-même, la DDASS et l’Agence régionale de l’hospitalisation de Lorraine. Le procès devrait se tenir sur six semaines durant les mois de septembre, octobre et novembre.

Au moins 5.500 personnes ont été victimes de surirradiations au centre hospitalier Jean-Monnet, entre 1987 et 2006, faisant de l’affaire d’Epinal le plus grave accident de radiothérapie recensé en France.

Parmi ces victimes, 24 ont été très fortement irradiées pendant le traitement d’un cancer de la prostate entre mai 2004 et août 2005, dont au moins cinq sont décédées des suites des surdoses.

Deux causes ont été identifiées à l’origine des surirradiations. D’une part, une modification erronée des paramètres techniques lors du passage à une nouvelle génération d’appareils, en 2004. Selon les juges, ce passage n’a fait l’objet au sein du service de radiothérapie d’aucune préparation, sans calendrier et sans la moindre concertation.

PATIENTS INFORMÉS TARDIVEMENT

D’autre part, la non-prise en compte de doses d’irradiations de contrôle, dites « matching », lors des séances de traitements aux patients, a provoqué une deuxième cohorte de centaines de surirradiés à partir de 2006. Pour les juges, cette dose a été négligée dans l’étude dosimétrique, le physicien ayant affirmé qu’elle était négligeable.

Conformément à un rapport de l’Inspection générale des affaires sociales (Igas) rendu lors de l’instruction, les juges ont par ailleurs pointé une absence de réaction de l’ARH et de la Ddass au début de l’affaire.
Les patients ont été en effet informés tardivement des surirradiations, alors que médecins et autorités avaient été mis au courant des différents dysfonctionnements et de leurs conséquences.

Estrepublicain.fr - 16 fevrier 2012


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