Les surirradiés d’Epinal seront indemnisés d’ici fin décembre

Après quatre mois de négociation , la convention d’indemnisation des surirradiés de l’hôpital Jean Monnet d’Epinal a été signée lundi. Cet accord, approuvé notamment par l’association des victimes, l’hôpital Jean Monnet, la Société hospitalière d’assurances mutuelles (Sham), la compagnie d’assurance du Sou médical et l’Office national d’indemnisation des accidents médicaux (Oniam), consiste à indemniser rapidement les victimes de surdoses de radiations sur la base d’une expertise médicale.

Chaque patient concerné peut ainsi demander à bénéficier de cette indemnisation. Le montant de cette dernière sera déterminé après une expertise médicale, destinée à évaluer l’importance du préjudice subi. Si la compagnie d’assurance du Sou médical a refusé de placer de l’argent sur la table, la Sham a mis à la disposition des victimes un montant de 16,5 millions d’euros, correspondant à son placement de garantie. Cette possible indemnisation s’ajoutera donc aux 10.000 euros déjà proposés par la ministre de la Santé Roselyne Bachelot à cinq cents patients avant janvier 2007.

"Je ne boude pas mon plaisir"

"C’est une très bonne chose. Cela s’est fait à l’amiable", se félicite Me Gérard Welzer, l’avocat de l’association des surirradiés d’Épinal, contacté par lepoint.fr. "Toutes les indemnités seront versées d’ici la fin de l’année", rapporte encore ce dernier, confiant. Néanmoins, si la somme proposée par la Sham, l’assurance de l’hôpital, ne suffit pas, il n’est pas exclu d’entamer une procédure contre le Sou médical, rapporte Me Welzer.
Philippe Stäbler, président de l’association des surirradiés d’Épinal, joint par lepoint.fr, ne cache pas sa joie : "Je ne boude pas mon plaisir. C’est un grand pas en avant". Et de préciser, comme il l’avait déjà confié en avril : "Je suis un homme pressé. Je veux des résultats concrets rapidement car plusieurs surirradiés sont gravement malades". Selon ce dernier, elles doivent enfin être indemnisées, ce qui équivaut à une reconnaissance de leur statut de victime.

Procédures pénales en cours

Le 21 avril dernier, Roselyne Bachelot s’était rendue au centre hospitalier d’Épinal et avait fait état de 5 500 personnes victimes de surirradiation entre 1987 et 2006, dans un premier bilan officiel mais non définitif. La catastrophe d’Épinal, dont le bilan demeure imprécis, est le fruit de défaillances à répétition, souvent indépendantes les unes des autres. Conséquence de ce drame, début mai, le chef du service de radiothérapie de l’hôpital a été révoqué et un autre radiothérapeute exerçant dans le même service a été sanctionné d’un blâme, après avis du conseil de discipline des praticiens hospitaliers.

Parmi les 421 patients traités pour un cancer de la prostate et victimes de surdosage entre 2001 et 2006, cinq sont morts. Malgré la signature de cette convention d’indemnisation, les procédures pénales tiennent toujours. Plus de quarante plaintes ont été déposées, cinq pour "homicides involontaires", les autres pour "blessures involontaires". D’autre part, mi-mai, quatre patients faisant partie des plus atteints par les surdoses de l’hôpital, ont demandé en référé au tribunal d’Epinal une provision d’indemnisation à l’assurance de l’hôpital Jean Monnet.

ségolène DE LARQUIER, Le Point.fr - 27 mai 2008

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