Début de l’enquête suite à l’effondrement d’une scène de concert à Marseille

MARSEILLE — Experts et policiers tentaient vendredi de déterminer les causes de l’effondrement, la veille, d’une scène en cours de montage pour un concert de Madonna dimanche au Stade Vélodrome de Marseille, qui a fait deux morts et dix blessés dont trois graves selon un dernier bilan.L’un des blessés graves, hospitalisé en réanimation, était toujours entre la vie et la mort vendredi, selon l’Assistance publique-Hôpitaux de Marseille (APHM).

La scène, décrite comme un "Meccano géant", s’est effondrée jeudi peu après 17H00, entraînant dans sa chute une dizaine d’ouvriers et de techniciens qui travaillaient dessus.

Un périmètre de sécurité a été dressé à l’intérieur du Stade Vélodrome, dont l’accès était interdit vendredi.

L’enquête ouverte par le parquet de Marseille pour homicides et blessures involontaires liés à un accident du travail a été confiée aux policiers de la Sûreté départementale qui ont commencé vendredi l’audition des témoins et des collègues des victimes.

"Il y a plus de cinquante personnes à entendre, de plusieurs nationalités", a déclaré le parquet de Marseille. "On commence à avoir des idées, des hypothèses mais il est tout à fait prématuré" d’avancer des explications définitives, a-t-on ajouté.

Les policiers, qui disposent déjà d’un volumineux album de photographies et de vidéos, vont travailler tout le week-end à ces auditions.

Des experts en structures métalliques ont par ailleurs été désignés par le parquet pour examiner la scène, désormais un enchevêtrement de 60 tonnes de câbles et de métal. Selon une source proche de l’enquête, ces experts tentent de déterminer avec les policiers de la Sûreté à quel moment le déséquilibre de la scène a été provoqué par l’un des quatre étais métalliques destinés à la positionner.

Les enquêteurs ont demandé à Météo-France de leur donner la force exacte du vent sur place jeudi à 17H00, "afin de ne rien négliger" dans les causes possibles de l’accident.

Le parquet n’a pas confirmé ces premiers éléments, soulignant que les constatations sur place, gênées par le vent, ne seraient pas achevées avant la semaine prochaine.

Les enquêteurs se penchent aussi sur la question des responsabilités en recensant les entreprises impliquées dans le chantier et en étudiant les contrats qui les lient.

"Lorsque l’on monte des chantiers de cette nature qui comportent un danger pour les travailleurs qui interviennent, il y a des règles administratives strictes, des plans de sécurité qu’il faut concevoir et déposer auprès des autorités", a-t-on rappelé au parquet.

L’organisateur des concerts de Madonna, la société américaine Live Nation, numéro un mondial du secteur, fait appel à des sous-traitants. Selon les premiers éléments de l’enquête, tous les contrats de travail des personnes employées à Marseille étaient en règle.

Les deux victimes décédées sont deux techniciens, l’un Français âgé de 53 ans, mort sur le coup, l’autre Britannique de 32 ans, qui a succombé à ses blessures dans la nuit de jeudi à vendredi. Une double autopsie devait être pratiquée vendredi après-midi à l’institut médico-légal de la Timone.

En plus du blessé dont le pronostic vital est toujours réservé, deux autres personnes grièvement blessées étaient encore hospitalisées vendredi pour des soins chirurgicaux, sans que leurs jours soient en danger. Sept blessés légers ont pu quitter l’hôpital.

Les billets du concert, qui a été annulé, seront remboursés à partir de lundi dans les points de vente dans lesquels ils ont été achetés, selon le service de presse de Madonna.

AFP - Le 17 juillet 2009


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