Crash TWA 800 : 11 millions d’euros d’amendes pour Boeing

Seize ans après l’explosion en plein vol d’un Boeing 747 de TWA, l’Administration fédérale de l’aviation civile (FAA) aux Etats-Unis propose d’infliger 13,57 millions de dollars (11 millions d’euros) à Boeing pour avoir échoué à donner une réponse dans les temps aux compagnies aériennes concernant l’inflammabilité des réservoirs de carburant dans leurs avions.

Le 17 juillet 1996, le vol TWA 800 au départ de New York et à destination de Rome via Paris CDG explose en plein vol au large de Long Island tuant les 230 occupants. Les quatre ans d’enquête, avec reconstitution de l’appareil à 95 % grâce à l’assemblage de 500 000 pièces du 747 récupérées dans l’Océan Atlantique, ont conclu à une inflammation du réservoir dont les causes n’ont pu être déterminées avec certitude, une probable étant un court-circuit externe au réservoir qui a chauffé le câble électrique menant à la jauge de carburant. La FAA avait demandé aux différents constructeurs de travailler sur la conception du réservoir et de fournir des informations aux compagnies aériennes concernant la prévention d’une telle inflammation des réservoirs de carburant pour leurs vieux 747 et B757. Boeing n’ayant pas fourni d’informations dans les temps, en retard de 301 jours pour les B747 et de 406 jours pour le B757, et les compagnies aériennes se retournant du coup vers elle pour demander un délai supplémentaire afin de se mettre en conformité pour leurs appareils anciens, la FAA demande une amende de 11 millions d’euros à Boeing.

Un porte-parole de Boeing a répliqué en indiquant qu’il travaillait pour trouver une solution au problème des avions anciens mais qu’il « a déjà inclus un système de réduction d’inflammabilité sur les 747-8 et 787. Le système est installé sur tous les avions de Boeing actuellement en production (737, 747-8, 767, 777 et 787) et est disponible pour tous les autres modèles dont la production a été arrêtée. Le système est actuellement en service sur 1 805 avions de Boeing dans le monde entier », indique Boeing.

Mais les compagnies aériennes, semblent rechigner à installer ce système, bien que disponible, pour des raisons de coûts, préférant attendre de les mettre à la retraite, ce qui leur ferait gagner beaucoup d’argent, selon John Goglia expert dans la maintenance des avions.

Au total, 383 avions appartenant à Delta Air Lines, United, Continental Airlines, American Airlines ou US Airways seraient affectés par ces retards de mise en conformité, selon la FAA.

Joëlle RICCI - Air journal - 15 juillet


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