Fukushima : le gouvernement et Tepco ont ignoré le risque d’accident

C’est ce qu’affirme le rapport final du gouvernement japonais sur la catastrophe nucléaire dont a été victime le pays en mars 2011.

Le gouvernement japonais et la compagnie d’électricité Tepco ont ignoré le danger lié à l’énergie nucléaire, ce qui a rendu possible l’accident à la centrale Fukushima Daiichi en mars 2011, a affirmé lundi le rapport final de l’exécutif sur la catastrophe.

« Le problème principal provient du fait que les compagnies d’électricité, dont Tepco, et le gouvernement n’ont pas perçu la réalité du danger, car ils croyaient au mythe de la sécurité nucléaire au nom duquel un accident grave ne peut se produire dans notre pays », ont expliqué les membres d’une commission d’enquête désignée par le gouvernement.

Les auteurs, dont des ingénieurs, chercheurs et juristes, ont rendu un volume de 450 pages à l’issue d’entretiens avec 772 personnes impliquées avant ou pendant l’accident, dont le Premier ministre au moment de la catastrophe, Naoto Kan.

A l’instar d’un précédent rapport, commandé par le Parlement et rendu début juillet, le texte publié lundi critique en des termes assez virulents tant le régulateur public que la compagnie Tokyo Electric Power (Tepco), gérant la centrale Fukushima Daiichi (nord-est).

Non seulement les autorités et Tepco n’ont pas pris de mesures suffisantes pour empêcher cet accident, intervenu après un séisme de magnitude 9 et un tsunami géant qui a submergé les installations, mais leur gestion de la catastrophe a laissé à désirer, d’après le rapport gouvernemental.

« Confusion »

Il pointe ainsi un « certain nombre de problèmes internes à Tepco comme une gestion de crise déficiente, une structure organisationnelle peu adaptée aux situations d’urgence et une formation insuffisante du personnel en cas d’accident grave ».

Le rapport accuse aussi Tepco d’avoir traîné des pieds « pour identifier les causes de l’accident », ce qui empêche l’industrie nucléaire nippone de tirer les conclusions adéquates de la catastrophe. Tepco continue de prétendre depuis l’accident que rien ne laissait penser qu’un séisme et un tsunami aussi importants frapperaient le nord-est du Japon où se trouve la centrale Fukushima Daiichi.

Le rapport critique par ailleurs les interventions directes du Premier ministre, Naoto Kan, et de son équipe dans la gestion opérationnelle de l’accident. « Il faut dire que son intervention directe a fait plus de mal que de bien, car cela a pu entretenir la confusion, empêcher de prendre des décisions importantes et entraîner des jugements erronés », pointe-t-il.

L’accident de Fukushima, le pire du secteur depuis celui de Tchernobyl (Ukraine) en 1986 a provoqué d’importantes émissions radioactives dans l’air, les eaux et les sols de la région de la centrale, située à 220 km au nord-est de Tokyo. Une centaine de milliers de personnes ont dû évacuer leur domicile en raison des risques sanitaires.

lefigaro.fr - 23 juillet 2012


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