Incendie à Sevran : polémique autour d’une trappe

Dans la cité des Beaudottes, à Sevran (Seine-Saint-Denis), l’émotion a cédé la place aux interrogations. Dans la nuit du dimanche 9 au lundi 10 août, l’incendie d’un immeuble de dix étages a causé la mort de cinq personnes, deux femmes et trois enfants. Au coeur des questions, figure une trappe de secours permettant d’accéder au toit de l’immeuble. Située en haut de la cage d’escalier, elle aurait pu, selon certains habitants, servir de sas d’évacuation. Or, elle aurait été fermée à l’aide d’un cadenas.

Pour Jean-Marie André, directeur général adjoint de l’I3F, le bailleur de ce HLM, ces affirmations ne sont que partiellement exactes : "il est vrai que nous avions condamné l’accès au toit de l’immeuble suite aux sollicitations de la police. Mais, en l’occurrence, le 3 août dernier, le cadenas avait été vandalisé, et, à ma connaissance, il n’avait pas été remplacé depuis". En clair, l’accès au toit était donc possible, après que le feu se fut déclaré au huitième et au deuxième étage du bâtiment.

"Des évacuations d’air"

"De toute manière, reprend Jean-Marie André, la question ne se pose même pas. L’unique fonction de ces grilles alvéolées est de permettre l’évacuation de la fumée. Elles ne sont en aucun cas des issues de secours. Au moment du drame, elles ont parfaitement rempli leur office". Des déclarations que confirme la municipalité de Sevran : "ces trappes dont on parle sont des évacuations d’air et non pas des issues de secours".

Si l’accès avait été cadenassé, c’est d’abord pour des raisons de sécurité. Ce dispositif aurait servi à empêcher les délinquants qui occupaient quotidiennement la cage d’escalier d’atteindre la terrasse de l’édifice, depuis laquelle ils caillassaient la police.

Des résidents et la mairie préfèrent d’ailleurs mettre en cause les multiples trafics qui avaient lieu au sein de l’immeuble. "On est dans une zone de délinquance dure, un point noir du trafic en tout genre. Cela fait des années que l’on ne cesse de dire que la catastrophe est proche" se plaint-on à l’hôtel de ville de Sevran.

Prétexte

Un quotidien rythmé par les problèmes de délinquance, une sensation d’abandon, c’est ce qu’un sinistré du 5e étage confirme : "la cage d’escalier était constamment bloquée par des poubelles et des chariots. Les jeunes restaient parfois jusqu’à tard dans la nuit". Selon lui, l’évocation de la trappe ne serait qu’un prétexte : "l’histoire de la trappe est pour moi un faux-fuyant pour masquer le véritable problème qui est le trafic des jeunes."

Pour l’instant la piste criminelle est privilégiée pour expliquer l’origine de l’incendie meurtrier. Un règlement de compte entre bandes rivales pourrait être à l’origine du drame. Les 37 familles touchées "ont été hébergées dans des hôtels ou chez des proches". Elles devraient être relogées en attendant d’en savoir plus sur la nature des travaux à effectuer.

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Pour Jean-Marie André, directeur général adjoint de l’I3F, le bailleur de ce HLM, ces affirmations ne sont que partiellement exactes : "il est vrai que nous avions condamné l’accès au toit de l’immeuble suite aux sollicitations de la police. Mais, en l’occurrence, le 3 août dernier, le cadenas avait été vandalisé, et, à ma connaissance, il n’avait pas été remplacé depuis". En clair, l’accès au toit était donc possible, après que le feu se fut déclaré au huitième et au deuxième étage du bâtiment.

"Des évacuations d’air"

"De toute manière, reprend Jean-Marie André, la question ne se pose même pas. L’unique fonction de ces grilles alvéolées est de permettre l’évacuation de la fumée. Elles ne sont en aucun cas des issues de secours. Au moment du drame, elles ont parfaitement rempli leur office". Des déclarations que confirme la municipalité de Sevran : "ces trappes dont on parle sont des évacuations d’air et non pas des issues de secours".

Si l’accès avait été cadenassé, c’est d’abord pour des raisons de sécurité. Ce dispositif aurait servi à empêcher les délinquants qui occupaient quotidiennement la cage d’escalier d’atteindre la terrasse de l’édifice, depuis laquelle ils caillassaient la police.

Des résidents et la mairie préfèrent d’ailleurs mettre en cause les multiples trafics qui avaient lieu au sein de l’immeuble. "On est dans une zone de délinquance dure, un point noir du trafic en tout genre. Cela fait des années que l’on ne cesse de dire que la catastrophe est proche" se plaint-on à l’hôtel de ville de Sevran.

Prétexte

Un quotidien rythmé par les problèmes de délinquance, une sensation d’abandon, c’est ce qu’un sinistré du 5e étage confirme : "la cage d’escalier était constamment bloquée par des poubelles et des chariots. Les jeunes restaient parfois jusqu’à tard dans la nuit". Selon lui, l’évocation de la trappe ne serait qu’un prétexte : "l’histoire de la trappe est pour moi un faux-fuyant pour masquer le véritable problème qui est le trafic des jeunes."

Pour l’instant la piste criminelle est privilégiée pour expliquer l’origine de l’incendie meurtrier. Un règlement de compte entre bandes rivales pourrait être à l’origine du drame. Les 37 familles touchées "ont été hébergées dans des hôtels ou chez des proches". Elles devraient être relogées en attendant d’en savoir plus sur la nature des travaux à effectuer.

Source : lexpress.fr, Franck Berteau le 11/08/09.


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