Accident d’un car polonais en France : deux morts, 13 blessés graves

MULHOUSE (Haut-Rhin) — Un autocar polonais s’est renversé mardi matin sur une bretelle d’autoroute à Mulhouse, faisant deux morts et 32 blessés, dont six pour lesquels le pronostic vital est engagé et sept autres grièvement touchés, selon un bilan à la mi-journée.

Le car, qui transportait 65 passagers et trois membres d’équipage, a fait une embardée à 8H05 alors qu’il s’engageait sur une bretelle de sortie de l’autoroute A36 à hauteur de Mulhouse dans le sens Allemagne-Belfort. Aucun autre véhicule n’est impliqué.

Le chauffeur polonais et son assistant ont été placés en garde à vue à la gendarmerie, a indiqué le procureur de la République de Mulhouse, Hervé Robin. Leur audition devait durer jusqu’à mercredi au moins, a-t-il ajouté, précisant que "les premières mesures d’alcoolémie et de stupéfiants sont négatives". D’autres analyses étaient en cours pour confirmer ces résultats, a-t-il dit plus tard.

Les blessés graves souffrent notamment de "sérieuses fractures et de lésions internes", a expliqué à la presse le Dr Francis Lévy, médecin-chef des pompiers du Haut-Rhin. "Ils seront opérés dans les heures qui viennent", a-t-il ajouté.

"C’est un accident très grave" et "nous avons eu de la chance que le car n’ait pas brûlé", a-t-il assuré.

Les blessés ont été transférés dans différents hôpitaux à Mulhouse, Colmar et Strasbourg ainsi qu’à Bâle (Suisse).

Sept autres passagers ont été légèrement blessés. Le reste des voyageurs a été rassemblé dans un complexe sportif de l’agglomération auquel la presse n’avait pas accès.

Selon les autorités sur place, aucun enfant n’était à bord.

Les opérations de sauvetage se sont terminées vers 13H00, après la confirmation qu’aucune victime ne se trouvait sous le véhicule. Son évacuation a débuté peu après.

L’autocar appartient à la société Albatros de Przemysl (sud-est de la Pologne) et avait été affrété par le touropérateur et transporteur Sindbad d’Opole (sud-ouest), a précisé ce dernier.

Le transporteur a affirmé que l’autocar avait "passé tous les examens techniques requis".

En examinant la liste des passagers - pour la plupart Polonais - censés être présents à bord du car, "cinq personnes manquent encore à l’appel", a précisé le préfet du Haut-Rhin, Alain Perret.

Selon un responsable sur place, il pourrait s’agir d’Ukrainiens sans papiers qui auraient quitté le lieu du drame avant l’arrivée des secours. "Ou bien il s’agit d’une erreur dans la liste", a ajouté ce responsable.

Le ministre délégué aux Transports, Frédéric Cuvillier, devait se rendre à Mulhouse dans l’après-midi, comme l’ambassadeur de Pologne en France, Tomasz Orlowksi.

L’autocar, qui effectuait une ligne régulière, était parti de Slubice - ville polonaise à la frontière allemande - et devait rejoindre Nice via Lyon, selon le préfet.

Selon le procureur "le choc a été violent". "Objectivement on peut penser" que la vitesse est en cause, a-t-il avancé, alors que deux marques noires sur une vingtaine de mètres sur les lieux de l’accident témoignaient d’un freinage brusque et d’une embardée.

L’autocar à deux étages a terminé sa course dans un talus et s’est renversé sur le flanc droit après avoir emporté la glissière de sécurité sur plusieurs mètres et un lampadaire.

Quelque 150 pompiers avec une cinquantaine de véhicules ont été déployés, ainsi que cinq hélicoptères qui effectuaient des rotations pour traiter et évacuer les blessés vers plusieurs hôpitaux de la région, ainsi que celui de Bâle, en Suisse toute proche. Quarante secouristes du Samu et soixante gendarmes ont par ailleurs été mobilisés.

"Il semble que le conducteur ait eu un moment de distraction et il a voulu prendre au dernier moment la sortie de Mulhouse. Il a fait une brusque manoeuvre et l’autocar s’est couché sur un côté", a raconté à la télévision polonaise TVN24 l’un des passagers présenté comme Kamil.

Un autre témoin, interrogé par un correspondant de l’AFP, a expliqué que l’autocar devait s’arrêter à Mulhouse pour faire descendre des passagers.

L’accident rappelle celui d’un autre autocar polonais qui avait fait 26 morts et 24 blessés dans l’Isère le 22 juillet 2007, le plus grave accident des dix dernières années.

Cyril JULIEN, AFP - 11 septembre 2012


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