Incendie à Saint-Denis : ouverture d’une information judiciaire

Trois personnes ont trouvé la mort dimanche dans les flammes qui ont ravagé un immeuble insalubre.

Le parquet a ouvert mercredi une information judiciaire après l’incendie, dimanche, d’un immeuble insalubre de Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), dans lequel trois personnes ont trouvé la mort, a annoncé la procureur de la République de Bobigny, Sylvie Moisson. L’information judiciaire a été ouverte pour des chefs d’"homicides" et de "blessures involontaires", "aggravées par un manquement aux obligations de sécurité", a précisé Sylvie Moisson lors d’une conférence de presse.

La saisine d’un juge d’instruction intervient alors qu’une troisième personne est décédée mardi soir des suites de ses blessures. Un homme et une femme de nationalité ghanéenne avaient déjà trouvé la mort dans cet incendie, qui s’est produit dans la nuit de samedi à dimanche. L’origine exacte du sinistre reste encore indéterminée. "Le feu a pris à l’intérieur de l’immeuble, dans un endroit où étaient entreposées des ordures. À l’heure actuelle, nous ne pouvons pas dire s’il est accidentel ou criminel", a indiqué Sylvie Moisson, selon qui "aucune trace d’hydrocarbure" n’a été relevée.

Le maire de Saint-Denis met en cause le parquet

"L’objectif de l’information judiciaire sera aussi de déterminer si des éléments aggravants ont pu favoriser la propagation du feu", a ajouté Sylvie Moisson, précisant que l’immeuble, qui appartient à des copropriétaires, était géré depuis mars 2011 par un administrateur, en raison de problèmes d’impayés. La procureur de Bobigny a par ailleurs démenti tout dysfonctionnement de ses services, alors que le maire de Saint-Denis, Didier Paillard (PCF), a mis en cause le silence du parquet, alerté selon lui depuis 2008.

"Il est absolument faux de dire que nous ne faisons rien", a rétorqué Sylvie Moisson, dénonçant une "polémique aussi stérile qu’injustifiée". "Le signalement a été fait en décembre 2011. L’arrêté de mise en péril de 2008 était une phase administrative qui ne concernait par le parquet", a-t-elle ajouté. À la suite de ce signalement, une enquête avait été confiée "en mars" au service spécialisé départemental qui s’occupe de l’habitat insalubre, L’Utile. "Le gérant de l’immeuble était convoqué cet après-midi dans le cadre de cette procédure. Il doit être entendu en ce moment même", a ajouté la procureur, précisant que cette audition n’intervenait pas dans le cadre de l’enquête pour homicides.

Le Point - 12 septembre 2012


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