Selon Abdelkader Merah, un 3e homme lors de l’achat du blouson du tueur

Abdelkader Merah, frère du tueur au scooter, a reconnu la présence d’un troisième homme lors de l’achat du blouson de motard que portait son frère Mohamed lors des tueries de Toulouse et Montauban, a appris mercredi l’AFP de source proche du dossier.

Entendu lundi pendant près de sept heures par un juge antiterroriste, Abdelkader Merah, 29 ans, a refusé de donner l’identité de ce troisième homme, dont il avait déjà reconnu la présence lors du vol du scooter, selon cette source.

Lors de sa garde à vue, en mars, Abdelkader Merah avait expliqué avoir pris, à la demande de son frère, le volant de la Clio noire de location ayant servi au vol du scooter. Mohamed Merah était à l’arrière et une troisième personne, "un collègue", occupait la place du passager, selon Abdelkader Merah.

C’est ce dernier, selon Abdelkader Merah, qui avait insisté pour suivre Mohamed après qu’il eut volé le scooter et qui l’avait aidé à le cacher.

"Je ne vous donne pas son nom, c’est un ami d’enfance", avait-il répondu aux policiers en mars. Devant le juge, il a répété n’avoir été pour rien dans le vol du scooter. L’achat du blouson avait eu lieu peu après, facturé au nom d’Abdelkader Merah que le commerçant avait reconnu.

Selon une autre source proche du dossier, les enquêteurs cherchent toujours à identifier cette troisième personne.

Comme il l’avait fait devant les policiers, Abdelkader Merah s’est défendu devant le juge d’avoir participé à la préparation des meurtres, selon la première source.

Il a notamment nié avoir été présent dans la boutique taxiphone le jour où ont été passés les appels téléphoniques pour fixer rendez-vous au parachutiste Iman Ibn Ziaten, la première victime de Mohamed Merah. Le gérant du magasin avait indiqué aux enquêteurs l’avoir reconnu.

A l’issue de l’audition, l’avocat d’Abdelkader Merah, Me Eric Dupond-Moretti, a estimé qu’il n’y avait pas d’indice pour dire qu’Abdelkader Merah avait aidé en toute connaissance de cause son frère.

Mais pour les enquêteurs et plusieurs avocats des familles des victimes, il existe bien "un faisceau d’indices extrêmement fort" sur une participation active d’Abdelkader Merah.

Une piste confortée, selon ces avocats, par les documents déclassifiés de la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI) qui accréditent la piste islamiste et l’influence cruciale du frère dans la radicalisation du tueur au scooter.

Devant le juge, Abdelkader Merah a nié avoir été au courant de la radicalisation de son frère avec lequel il dit s’être réconcilié peu de temps avant les tueries, selon la source.

Abdelkader Merah est notamment mis en examen pour "complicité d’assassinats avec circonstances aggravantes en raison de l’appartenance de victimes à une race ou à une religion" dans l’enquête sur les tueries de son frère dont quatre victimes étaient juives.

Après avoir tué trois militaires, Mohamed Merah, qui se revendiquait d’Al-Qaïda, avait abattu trois enfants et un père de famille dans une école juive de Toulouse le 19 mars.

AFP - 12 septembre 2012


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