Drame de l’A36 : le chauffeur polonais mis en examen et placé sous contrôle judiciaire

Au lendemain de l’accident de car, qui a coûté la vie à deux Polonais mardi, sur l’A36, le chauffeur a été mis en examen pour homicides et blessures involontaires, ainsi que pour défaut de maîtrise de son véhicule. Cet homme, âgé de 29 ans, a totalement reconnu sa faute.

Un peu plus de 24 heures après le dramatique accident du car polonais, qui s’est produit hier vers 8 h, sur l’A36 dans le sens Allemagne-Mulhouse, à hauteur de la sortie Ile-Napoléon/Sausheim ( L’Alsace d’hier), les premiers éléments de l’enquête ont permis de confirmer la thèse de l’erreur de conduite du chauffeur polonais.

Cet homme, âgé de 29 ans, a été déféré hier devant le parquet de Mulhouse avant d’être mis en examen par une juge d’instruction pour homicides et blessures involontaires, et défaut de maîtrise de son véhicule. Lors de ses auditions, il a entièrement reconnu ses responsabilités dans cet accident qui a coûté la vie à deux personnes, une femme âgée de 53 ans – dont le mari est hospitalisé à Mulhouse – et un homme âgé de 40 ans – dont le frère est aussi hospitalisé à Mulhouse.

« Il n’en était pas à son premier voyage sur cette ligne, a expliqué hier le procureur de la République Hervé Robin. Il devait s’arrêter à l’Autoport de Sausheim pour déposer des passagers et, alors qu’il allait entamer une manœuvre pour dépasser un poids lourd sur l’autoroute, il s’est rendu compte qu’il ratait la sortie. Il a donné un brusque coup de volant avant que le bus ne tape l’îlot central à hauteur de cette sortie et se couche sur le flanc. »

Des expertises techniques du véhicule vont être diligentées. Mais la première analyse du disque de conduite, faite par les enquêteurs, a relevé « une vitesse estimée à 98 km/h », a souligné le capitaine Patrick Brongniart, qui commande le peloton autoroute de Rixheim. « Cette mesure doit encore être vérifiée, a enchaîné le capitaine Guillaume Chanudet, commandant de l’Escadron départemental de sécurité routière. Sur l’autoroute, il n’était pas en excès de vitesse. Mais la bretelle d’accès est limitée à 70 km/h. Fatalement, après un coup de volant brusque, la force d’inertie de ce bus à un étage l’a fait se coucher. »

Comme les autorités l’annonçaient déjà mardi, les analyses sanguines du chauffeur ont confirmé qu’il n’était ni sous l’emprise de l’alcool, ni sous l’emprise de stupéfiants. Il avait pris le relais de son collègue à 6 h 10, lors de leur dernier arrêt. Hier, accompagné par une avocate franco-polonaise du barreau de Paris, cet homme totalement traumatisé s’est vu notifier son placement sous contrôle judiciaire. Il est ressorti libre du tribunal et il devait regagner, soit dans la soirée, soit aujourd’hui, la Pologne. « Il devra répondre aux convocations de la juge dans le cadre de l’enquête, a conclu le procureur Hervé Robin. Vu les relations qui existent entre la Pologne et la France, il n’y a pas de raison qu’il ne soit pas jugé chez nous. » Il encourt une peine maximale de cinq ans d’emprisonnement et de 75 000 € d’amende.

Un pronostic vital engagé

Alors que 13 personnes, qui ont dormi dans la nuit de mardi à
hier au Centre sportif régional de Mulhouse, sont rentrées hier
en Pologne et que d’autres passagers indemnes ont poursuivi
leur route vers le sud de la France, une dizaine
de personnes hospitalisées mardi après le drame sont sorties
des urgences. Du côté des blessés graves, il ne reste plus
qu’une personne dont le pronostic vital est engagé et deux
autres considérées comme « cas lourds » en réanimation.
Hier, le consul de Pologne en France était toujours à Mulhouse
pour faciliter la prise en charge des victimes et s’occuper
de la situation des 26 personnes encore hospitalisées.

Grégory Lobjoie, l’Alsace.fr - 13 septembre 2012


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