François Hollande cible "toutes les formes de terrorisme"

- Le président François Hollande s’est engagé mercredi dans la lutte "contre toutes les formes de terrorisme", qui fera l’objet d’un projet de loi tirant notamment les leçons des fusillades de Toulouse et Montauban, au printemps dernier.

La cérémonie à la mémoire des victimes du terrorisme, organisée chaque 19 septembre, était cette année marquée par le souvenir de ces assassinats perpétrés par Mohammed Merah, qui ont fait sept morts, dont trois enfants de moins de dix ans.

"Le terrorisme, cette haine qui s’en prend à des civils désarmés, cette violence qui s’attaque à des hommes, à des femmes, à des enfants au hasard, est une ignominie. Ce terrorisme se place lui-même en dehors de l’humanité", a déclaré le chef de l’Etat dans les jardins des Invalides, à Paris.

Il s’est engagé, dans un discours, à donner des "moyens nouveaux" aux victimes et à aider la justice.

"La République, en mon nom, vous assure de la transparence la plus entière", a-t-il dit. L’arsenal juridique "doit, à chaque fois qu’il est nécessaire, être adapté et amélioré".

François Hollande a confirmé l’annonce faite cette semaine par le ministre de l’Intérieur, Manuel Valls, d’un prochain projet de loi contre le terrorisme, "tirant notamment les conclusions des drames de Toulouse et Montauban".

"Il nous permettra de rendre plus efficace encore notre lutte contre toutes les formes de terrorisme, même les plus élaborées", a-t-il souligné.

La cérémonie, organisée chaque année à la date anniversaire de l’attentat qui a détruit un DC-10 d’UTA le 19 septembre 1989, réunissait victimes, familles, représentants d’associations et d’autorités religieuses de différentes confessions.

"BONHEUR TUÉ"

Avant le président, des proches de victimes se sont exprimés dans des récits souvent bouleversants.

"Chaque jour nous pensons à Camille, à l’attentat, au bonheur tué", a dit Isabelle Dewailly, mère d’une petite fille de 10 ans tuée avec 16 autres personnes dans l’attentat de Marrakech le 28 avril 2011.

Présent également, Samuel Sandler, père de Jonathan Sandler et grand-père de Gabriel et Aryeh Sandler, tués par Mohammed Merah à l’école juive Ozar Hatorah, à Toulouse le 19 mars 2012.

"Il y a six mois jour pour jour", a-t-il dit, "l’impensable s’est à nouveau produit en France : à Toulouse, des enfants ont été assassinés parce qu’ils étaient juifs".

"Plus jamais ça, répétions-nous après la Seconde guerre mondiale", a-t-il rappelé.

Latifa Ibn Ziaten, mère d’Imad Ibn Ziaten, jeune militaire tué à Toulouse le 11 mars 2012 par Mohammed Merah, a raconté son chagrin de mère musulmane de cinq enfants élevés en France "au nom de la République laïque".

"Perdre un fils, croyez-moi c’est pas facile, c’était un soldat et j’étais fière de lui. C’était quelqu’un d’honnête et un bon citoyen", a-t-elle dit à l’assistance.

Françoise Rudetzki, de l’association FENVAC - SOS catastrophe et terrorisme, a dit voir dans la présence du président de la République "un signe d’un engagement pérenne de (sa) part".

"Toute victime est avant tout, et même simplement, un citoyen frappé dans ce qu’il a de plus fondamental : sa liberté", a-t-elle rappelé. "La solidarité nationale ne doit pas être un vain mot".

REUTERS 19 septembre 2012 - Elizabeth Pineau, édité par Emmanuel Jarry


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