Ouverture du procès des surirradiés d’Epinal

Le procès du plus grave accident de radiothérapie survenu en France, à l’hôpital d’Epinal, où près de 450 patients ont été surirradiés entre 2001 et 2006, débute lundi 24 septembre à Paris pour juger sept prévenus dont deux médecins, un radiophysicien et des cadres de santé publique.
Plusieurs dizaines de victimes de ce drame, qui a causé la mort de sept personnes des suites de surdoses de radiations, seront présentes à l’ouverture de l’audience, au tribunal correctionnel de Paris, à 13 h 30.

Une retransmission vidéo sera exceptionnellement organisée au tribunal de grande instance d’Epinal pour les parties civiles et leurs proches qui ne peuvent se déplacer.
Six ans après les premières plaintes en 2006 et une instruction menée au pôle santé de la capitale, les anciens patients de l’hôpital Jean-Monnet d’Epinal souhaitent comprendre comment une telle accumulation d’erreurs a pu se produire dans cet établissement départemental de référence et pourquoi l’information des victimes fut si défaillante.

DEUX SÉRIES DE DYSFONCTIONNEMENTS

Deux séries de dysfonctionnements ont été identifiés : des erreurs de paramétrage d’un logiciel lors du passage à une nouvelle génération d’appareils en 2004 ; l’absence de prise en compte, dans le calcul final des radiations, des doses délivrées lors des contrôles radiologiques précédant le traitement lui-même.

Le premier dysfonctionnement a entraîné les surexpositions les plus graves, de l’ordre de 20 %, sur 24 patients traités pour des cancers entre mai 2004 et août 2005. Le second a fait 424 victimes de surdoses entre 8 et 10 % entre 2001 et 2006. Une troisième erreur de moindre ampleur, révélée en 2008, sur des patients traités entre 1989 et 2000, et non jointe à l’instruction, porterait le bilan des victimes de l’hôpital d’Epinal à 5 500 au moins, avait affirmé la ministre de la santé d’alors Roselyne Bachelot.

Deux radiothérapeutes Jean-François Sztermer, 64 ans, Michel Aubertel, 62 ans et le radiophysicien Joshua Anah, 54 ans, sont poursuivis pour homicides et blessures involontaires ainsi que non-assistance à personne en danger. Seul ce dernier chef a été retenu à l’égard de la directrice de l’hôpital et de l’établissement comme personne morale, ainsi que de la directrice de la Ddass et du directeur de l’agence régionale d’hospitalisation de Lorraine de l’époque. Les audiences se dérouleront les lundi, mardi et mercredi après-midis jusqu’au 31 octobre.

Le Monde.fr - 24 septembre 2012


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