Total va passer au crible la sécurité de ses sites à hauts-risques

Après l’accident qui a fait deux blessés graves à Gonfreville, mardi, le groupe pétrolier a décidé de lancer une « mission d’inspection générale afin de vérifier et d’amplifier les programmes d’action menés par Total » en matière de sécurité.

Selon un porte-parole du groupe, joint par 20minutes.fr, « au moins une douzaine de sites seront passés au crible, dont six en raffinerie et d’autres en chimie et en pétrochimie ». La liste des sites de chimie et de pétrochimie devrait bientôt être finalisée.

La raison de cette décision ? La série noire à laquelle le groupe pétrolier fait face depuis le début de l’année, qui a fait quatre morts et plusieurs blessés. Dernier incident en date : le renversement d’une cuve d’acide sulfurique vide a fait trois blessés, dont deux graves, à Gonfreville, près du Havre.

Pas suffisant pour les syndicats

« A première vue, cette décision ne peut être que bonne », réagit Pierre-André Olingue, délégué central syndical CFDT chez Total Petrochemical France (TPF). Mais cela n’est pas suffisant, pour lui. « Nous demandons des discussions sur la sécurité au plus haut niveau du groupe Total », explique-t-il.

Charles Foulard, responsable CGT chez Total va plus loin et émet des « réserves quant à la finalité de cette mission ». Il estime que cette décision montre que le groupe « n’est pas prêt à changer ». Pour lui, cela « débouchera sur une campagne de sensibilisation (…) mais pas sur une remise en cause de la direction ». Or, il juge que les quatre accidents mortels qui ont eu lieu depuis janvier sont « emblématiques du vieillissement de l’outil industriel qui nécessite des investissements de modernisation afin d’en assurer la sécurité ».

Série noire depuis janvier

Depuis le début de l’année, Total fait face à une série de difficultés. Mi-juillet, l’explosion d’un « surchauffeur » dans l’usine de Carling (Lorraine) avait fait deux morts. En janvier, un salarié avait été retrouvé mort dans la raffinerie de La Mède (Bouches-du-Rhône), après avoir vraisemblablement respiré de l’hydrogène sulfuré. A peine quelques semaines plus tard, une explosion dans un atelier de maintenance de Mardyck (Nord) avait fait un mort et cinq blessés.

Total a connu huit décès en 2008 et quinze en 2007, la plupart étant liés à l’acheminement des produits en Afrique sub-saharienne. Le groupe insiste pour signaler qu’il n’y a eu aucun décès, en France, en 2007 et 2008.

D’après 20 minutes.fr, Elodie Lestrade.


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