Sursis requis dans le procès du plus grave crash d’hélicoptère en 10 ans

Trente mois de prison avec sursis ont été requis mercredi contre le propriétaire de la société privée Azur Hélicoptère, jugé à Bourg-en-Bresse pour "homicide involontaire" après le crash, en juin 2009, d’un de ses appareils dont les sept occupants avaient péri.

Le parquet a également réclamé 20.000 euros d’amende à l’encontre de Michel de Rohozinski, qui comparaissait depuis mardi devant le tribunal correctionnel de Bourg-en-Bresse, et 100. 000 euros d’amende contre la société Azur Hélicoptère, jugée pour les même faits en tant que personne morale.
L
e tribunal a mis son jugement en délibéré au 21 novembre.

Azur Hélicoptère et son propriétaire ont dû répondre pendant deux jours de leur "manquement" à une obligation réglementaire de sécurité, qui aurait contribué le 20 juin 2009 à l’accident d’un hélicoptère de leur société dans l’Ain, le plus grave de la décennie en France.

Le pilote de 23 ans et les six passagers de l’appareil, trois hommes et trois femmes âgés de 19 à 37 ans qui participaient à un baptême de l’air depuis le parc d’attraction Walibi situé à proximité, ont tous péri en s’écrasant dans une zone escarpée et inhabitée du mont Cordon, près de Brégnier-Cordon.

Deux enquêtes avaient été ouvertes, l’une confiée à la Brigade de gendarmerie des transports aériens (BGTA) et l’autre au Bureau d’enquêtes et d’analyses (BEA).

Les investigations avaient mis en évidence les imprudences du pilote, qui avait effectué des acrobaties pendant le baptême - descentes en piqué, évitement d’une falaise au dernier moment -, sans respecter la hauteur de vol minimale. Selon le rapport du BEA, son comportement avait "conduit à la perte de contrôle en vol de l’hélicoptère et à sa collision avec le sol".

La première journée d’audience, mardi, a permis le visionnage de films pris le même jour par les passagers des huit baptêmes de l’air précédents avec le même pilote, tous organisés au départ de Walibi, alors que les débats se sont concentrés sur le défaut d’encadrement du pilote.

"L’arrêté préfectoral autorisant la manifestation", et fixant des règles de sécurité précises, "n’avait manifestement pas été lu" par les responsables d’Azur Hélicoptère, a résumé à l’AFP Me Catherine Ferbet, avocate d’une des parties civiles.

Principale faute reprochée à la société, l’absence d’un "directeur de vol" expérimenté au sol, pourtant exigé par la réglementation, et qui aurait pu canaliser le jeune pilote.

Les deux avocats de la défense, dont le client encourt trois ans d’emprisonnement et 45.000 euros d’amende, ont estimé que l’absence d’un directeur de vol ne constituait pas une "faute caractérisée". Ils ont également contesté l’existence d’un lien direct entre cette absence et le décès des victimes.

AFP - 10 octobre 2012


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