Hollande promet des "moyens nouveaux" pour les victimes du terrorisme

Le président François Hollande a promis mercredi des "moyens nouveaux" pour les victimes du terrorisme, lors de la cérémonie d’hommage annuelle en leur faveur, qui s’est tenue dans les jardins des Invalides à Paris. "Je prends ici l’engagement que des moyens nouveaux seront apportés", a-t-il déclaré, précisant que le gouvernement "examinera les modalités d’un accompagnement financier" des familles d’otages.

"De même, il conviendra de faire bénéficier de la protection juridique les familles des victimes d’attentats" et de "simplifier leurs démarches", a-t-il ajouté. Le chef de l’état répondait ainsi à des demandes exprimées notamment par les proches des victimes des tueries perpétrées par Mohamed Merah, en mars 2012, à Toulouse et Montauban.

"Notre devoir, c’est de dire la vérité, toute la vérité, notamment sur les procédures en cours", a enchaîné François Hollande. "Le secret ne devra s’appliquer que lorsque les intérêts fondamentaux de la Nation sont menacés, a-t-il précisé, faisant allusion au secret défense opposé dans certaines procédures judiciaires.

Reconnaissant que pour combattre le terrorisme "l’arsenal juridique devait être adapté et amélioré", le président Hollande a rappelé que le ministre de l’Intérieur Manuel Valls "présentera prochainement un projet de loi tirant notamment les conséquences des drames de Toulouse et Montauban".

Son intervention avait été précédée de témoignages de victimes ou de leurs familles. Des sanglots dans la voix, Latifa Ibn Ziaten, la mère de la première victime de Mohamed Merah, le maréchal des logis Imad Ibn Ziaten, a demandé au chef de l’Etat de soutenir l’association qu’elle a fondée pour sauver les enfants "perdus" des "quartiers difficiles". "Ils ont besoin d’aide, Monsieur le président, s’il vous plaît, (...) aidez-moi à conduire ce combat pour ne pas laisser dans les quartiers cette haine", a-t-elle exhorté à la tribune, une grande photo de son fils souriant, en uniforme, portée par sa fille, à ses côtés. A l’issue de la cérémonie, François Hollande l’a assurée, selon elle, de son soutien.

Albert Chennouf, dont le fils est également tombé sous les balles de Merah, a célébré la mémoire de ce "jeune caporal arraché à la vie trop tôt qui attendait avec impatience la naissance d’un petit garçon, né un mois et demi après sa mort". "Les engagements du président sont une bonne base de travail", a-t-il dit à l’AFP après avoir appelé à la tribune les pouvoirs publics à "mettre tous les moyens" en oeuvre pour que les juges puissent enquêter.

Quant à Samuel Sandler qui a perdu son fils et deux petits-fils à Toulouse six mois plus tôt jour pour jour, il a évoqué "les six ans d’Arieh jamais fêtés".

"Comment ne pas être bouleversé par cette succession d’interventions d’hommes et de femme blessés dans leur chair (...) qui expriment à la fois leur peine et leur douleur avec une dignité et une force qui leur permettent aussi de se tourner vers le futur avec confiance", a déclaré ensuite François Hollande.

A la fin de la cérémonie, le chef de l’Etat s’est recueilli devant la statue érigée dans les jardins des Invalides en mémoire des victimes d’attentats avant de s’attarder auprès des familles.

La commémoration annuelle des victimes du terrorisme se tient tous les ans depuis le 19 septembre 1998, date anniversaire de l’attentat contre le DC10 d’UTA perpétré en 1989.

AFP - 19 septembre 2012


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