Les familles des otages au Niger en colère contre le gouvernement

Après la libération d’otages en avril, les proches des quatre Français toujours retenus s’estiment victimes d’un « deux poids, deux mesures » de la part des autorités françaises.

« Quand on veut…on peut », écrivent les familles des quatre Français enlevés en septembre 2010 dans le nord du Niger par al-Qaida au Maghreb islamique (Aqmi). Après la libération en avril de deux humanitaires en Afghanistan et de la famille Moulin-Fournier enlevée au Cameroun, les familles des otages français au Niger s’impatientent. « Nous attendons que l’État fasse preuve d’efficacité pour renouer les contacts et négocier avant qu’il ne soit trop tard », écrit René Robert, le grand-père de Pierre Legrand. Il appelle également à participer à une manifestation de soutien, samedi à Nantes.

Pierre Legrand, Thierry Dol, Daniel Larribe et Marc Féret ont été enlevés le 16 septembre 2010 à Arlit, dans le nord du Niger, sur un site de traitement d’uranium d’Areva. En janvier, Laurent Fabius assurait que les quatre collaborateurs d’Areva étaient toujours vivants et « en bonne santé ».

Mais leurs familles estiment que la France mène des négociations à deux vitesses : « La libération des deux otages retenus en Afghanistan puis de la famille enlevée au Cameroun montre que quand on veut... on peut. » René Robert affirme que « les familles des quatre otages sont tout à fait unanimes pour reconnaître qu’après ces deux libérations, dont on ne sait rien, le premier réflexe qu’on a eu ensemble, c’est de nous dire quand on veut on peut, je le dis avec force ».

« Comment font-ils pour tenir ? »

Après plus de deux ans et demi de captivité, l’état de santé des otages angoisse leurs proches : « Comment font-ils pour tenir ? (…) C’est la question que tout le monde se pose. Surtout quand la presse rapporte qu’ils sont fatigués et malades parce que soumis à des déplacements quotidiens pour échapper aux recherches des militaires. » Le président nigérian affirmait en janvier que les otages se trouvaient probablement dans l’extrême nord du Mali, dans le massif des Ifoghas, où les soldats français combattent actuellement des groupes terroristes, dont Aqmi. Les familles, qui avaient déjà réclamé « des actions plus prudentes » dans cette zone, désirent que les négociations reprennent avec les ravisseurs : « Ces recherches doivent cesser car elles représentent un risque terrible pour les otages. Nous, nous voulons les voir revenir sains et saufs. » Contacté par lefigaro.fr, le Quai d’Orsay n’a pas souhaité s’exprimer.

En mars dernier, les familles demandaient à la France de « donner à Aqmi des signaux clairs montrant une volonté de négocier ». Le sort des otages sera sûrement abordé vendredi où une rencontre est prévue entre Laurent Fabius et son homologue nigérian, dans le cadre de la première réunion du comité de dialogue stratégique franco-nigérian.

Le Figaro.fr, AFP, le 2 mai 2013
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