Fessenheim : le Conseil d’Etat rejette une demande d’arrêt de la centrale

Le Conseil d’Etat a rejeté vendredi une demande d’arrêt d’exploitation de la centrale nucléaire de Fessenheim (Haut-Rhin). Déposée par une organisation représentant des particuliers, des associations et des communes suisses, allemandes et françaises, la demande de fermeture avançait des raisons de sécurité.

Le Conseil d’Etat avait examiné le 19 juin cette demande de suspension immédiate de l’activité de la doyenne des centrales françaises (mise en service en 1977). "Les méthodes d’évaluation et de prise en compte des risques liés au fonctionnement de la centrale (...) garantissaient de manière suffisante la protection de la sécurité, de la santé publique et de l’environnement", indique le Conseil dans un communiqué.

Il a également "estimé qu’il ne résultait pas de l’instruction que la poursuite de l’exploitation de la centrale présenterait des risques graves et imminents justifiant la suspension immédiate de son activité telle que demandée par les requérants".

PROMESSE PRÉSIDENTIELLE

Le gouvernement avait promis de fermer la centrale de Fessenheim d’ici à la "fin 2016, début 2017". Une demande faite en 2011 par l’Association trinationale de protection nucléaire (ATPN) et rejetée par le ministère de l’écologie, qui a estimé, en octobre 2012, qu’il n’était "pas établi qu’il existerait des risques graves menaçant la sûreté de la centrale de Fessenheim".

Cette association a déposé un recours distinct devant le tribunal administratif de Strasbourg, puis devant la cour d’appel de Nancy, qui a rejeté le 16 mai 2013 la demande de fermeture immédiate pour des raisons identiques.

L’association, au regard de la catastrophe de Fukushima, met notamment en avant les risques sismiques et d’inondations ainsi qu’un nombre élevé d’incidents à Fessenheim depuis 2004.

Le Conseil d’Etat a toutefois "écarté l’argument selon lequel le risque sismique aurait été sous-évalué et affirmé qu’il ne résultait pas de l’instruction [une] impossibilité de parer aux risques d’inondation du site". De plus, "si la centrale de Fessenheim a connu, entre 2004 et 2009, un nombre d’incidents plus élevé que celui relevé en moyenne dans les installations de même type", ils "correspondaient à des incidents mineurs dont le nombre a, depuis, été ramené [à] un niveau comparable à la moyenne", selon l’instance.

La centrale de Fessenheim (deux réacteurs de 900 MW) est la seule des dix-neuf centrales françaises (et de leurs cinquante-huit réacteurs) dont la fermeture a été annoncée par le président, François Hollande, qui s’est engagé à réduire la part du nucléaire de 75 % à 50 % de la production électrique d’ici à 2025.

Le Monde.fr avec AFP - 28.06.2013


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