Crash de San Francisco : l’étau se resserre autour des pilotes

De nouveaux éléments accablent encore un peu plus les deux pilotes du vol 214 d’Asiana Airlines, qui s’est écrasé le week-end dernier, faisant deux morts.

Les pilotes du vol Asiana214, qui s’est écrasé à San Francisco le week-end dernier, n’ont commencé à discuter de la vitesse trop faible de l’appareil que dans les toutes dernières secondes avant le crash, ont annoncé jeudi 11 juillet les autorités américaines.

"Il n’y a aucune mention de la vitesse jusqu’à environ neuf secondes avant l’impact", a déclaré Deborah Hersman, directrice l’agence américaine de sécurité des transports (NTSB), après l’écoute des conversations à l’intérieur du cockpit, enregistrées par les boîtes noires.

Les premiers éléments de l’enquête ont établi que l’appareil, dont le crash à l’atterrissage a fait deux morts et 182 blessés, était trop lent et trop bas à son approche de l’aéroport de San Francisco.

Deborah Hersman a rappelé que le cockpit avait demandé à deux reprises - trois secondes et une seconde et demie avant l’impact - l’autorisation d’éviter l’atterrissage et de reprendre de l’altitude. Les deux demandes ont été formulées par des pilotes différents, a-t-elle précisé.

"Aucun fonctionnement anormal du pilote automatique"

Plusieurs experts ont souligné que la décision de remettre les gaz avait été prise beaucoup trop tard. Le pilote en charge de l’atterrissage, qui était en cours de qualification sur le Boeing 777, et son co-pilote instructeur, qui était formateur pour la première fois sur ce vol, n’ont pas utilisé les appareils de pilotage automatique. Ces derniers ne présentaient aucune anomalie, selon la NTSB.

Les données fournies par les boîtes noires font apparaître qu’il n’y a eu "aucun fonctionnement anormal du pilote automatique, du directeur de vol ou des auto-manettes", a souligné Deborah Hersman.

La présidente de la NTSB a également évoqué - pour les tuer dans l’œuf - des informations de presse sur la gêne éventuelle subie par le pilote, qui aurait été aveuglé par un flash de lumière. Le pilote Lee Kang-Kuk a déclaré "avoir observé un point lumineux qui pourrait être un reflet du soleil, mais il n’en était pas sûr", a-t-elle dit.

"La source de lumière était juste en face de l’avion, mais pas sur la piste d’atterrissage. [...] (Le pilote) a dit qu’il ne pensait pas que cette lumière eût affecté sa vision, car il avait pu voir les instruments de contrôle de vol [...]. Aucun des deux autres pilotes n’a mentionné cette lumière pendant les entretiens", a-t-elle ajouté.

Le vol 214 d’Asiana Airlines, la deuxième compagnie sud-coréenne, s’est écrasé samedi à l’aéroport de San Francisco après que la queue de l’appareil eut heurté une digue séparant la piste d’atterrissage d’un plan d’eau. Deux adolescentes chinoises sont décédées dans l’accident.

AFP - 12 juillet 2013

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