Les centrales nucléaires, des sites ultra-sécurisés

Entraînés à répondre à des actes de sabotage ou des raids terroristes, les militaires qui surveillent les centrales ont la particularité d’être intégralement financés par EDF.

L’intrusion des militants de Greenpeace dans la centrale du Tricastin n’est pas une première du genre. En mars 2012, un engin motorisé de l’association a survolé la centrale de Bugey, dans l’Ain. Le 5 décembre 2011, la gendarmerie avait interpellé des militants de Greenpeace introduits dans les centrales de Nogent-sur-Seine et Cruas. Claude Guéant, alors ministre de l’Intérieur, avait alors admis des « défaillances du dispositif » de sécurité et avait tenu dans la foulée une réunion pour « éviter qu’un tel incident ne puisse se reproduire ».

Outre une amélioration des « échanges de renseignements entre EDF et les gendarmes pour mieux détecter en amont toute tentative d’intrusion », le ministre avait lancé des opérations d’« élagage » de végétation pour améliorer la visibilité sur les sites. Sur le plan de la défense dite « passive », des caméras, des clôtures supplémentaires, des systèmes d’alarme sonores et des équipes cynophiles devaient être déployés. De leur côté, les gendarmes ont été équipés de pistolets à impulsion électrique pour « gérer les problèmes d’intrusion non terroriste sur un site nucléaire ».

Unités formées par le GIGN

Les centrales sont, depuis 2007, protégées par des pelotons spécialisés de protection de la gendarmerie (PSPG). Ces unités ont recruté 760 hommes et femmes triés sur le volet pour défendre dix-neuf centres nucléaires de production d’électricité (CNPE), dont celui de Flamanville, de Cruas, de Chooz ou encore du Tricastin. Spécialement formé par le GIGN, chaque peloton, composé de 37 militaires placés sous les ordres d’un officier, sécurise une centrale.

Alors qu’une première équipe d’intervention est en alerte 24 heures sur 24, une seconde doit être mobilisable en moins d’une heure. « Que ce soit dans l’enceinte même ou à ses abords, les pelotons spécialisés peuvent intervenir en première ligne en atmosphère dégradée, quelle que soit la situation », observe-t-on du côté du ministère de l’Intérieur. Entraînés à répondre à d’éventuels actes de sabotage, des raids commandos criminels ou terroristes, ces militaires ont la particularité d’être intégralement financés -hormis leur armement- par EDF.

Christophe Cornevin, Lefigaro.fr - 15 juillet 2013


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