La police québécoise a annoncé jeudi avoir retrouvé quatre nouvelles dépouilles dans les ruines du centre-ville de Lac-Mégantic, bourgade dévastée par un accident de train le 6 juillet, portant à 42 le nombres de corps extraits des décombres. Les autorités continuent d’évoquer un bilan d’une « cinquantaine » de morts.
Sur les 42 dépouilles, 19 ont été d’ors et déjà identifiées, ont précisé les services du médecin-légiste. Au total, 36 wagons, sur les 72 qui ont explosé, ont été dégagés du site de l’accident, une zone de 2 km où les enquêteurs s’activent toujours.
Deux compagnies ferroviaires revoient leurs procédures
Dès jeudi, les deux principales compagnies ferroviaires canadiennes ont entamé une révision de leurs procédures de sécurité. Le Canadian National (CN), leader canadien du rail, « a commencé à revoir toutes les mesures pour garantir la sécurité des trains », a indiqué un porte-parole, Mark Hallman.
De son côté, la société ferroviaire Canadian Pacific (CP) rend désormais obligatoire de verrouiller une locomotive « s’il est nécessaire de laisser un train sans surveillance ». « À l’avenir, tous les trains avec des wagons-citernes contenant des marchandises réglementées ne seront jamais laissés sans surveillance », a insisté le porte-parole de CP. La compagnie a par ailleurs « renforcé les procédures d’application des freins », a indiqué M. Greenberg, affirmant que ces nouvelles procédures « dépassent » les exigences officielles.
La société ferroviaire incriminée dans l’accident, la Montreal, Maine & Atlantic (MMA), a mis au chômage technique 79 de ses 179 employés. Le PDG de MMA, Ed Burkhardt, a assuré au Globe and Mail qu’il s’agissait d’une mesure « temporaire » en attendant la reprise des activités.
Washington inspecte le tronçon américain
Le ministère américain des Transports, quant à lui, inspecte les 443 km de voies-ferrées du tronçon américain, avertissant que d’éventuelles anomalies devront être corrigées immédiatement. Ces opérations de vérification dureront jusqu’à la fin de l’été.
Alors que les autorités canadiennes ont souligné vouloir attendre la conclusion des différentes enquêtes pour envisager des actions contre le transport de pétrole par rail, dont la croissance est exponentielle en Amérique du Nord, l’agence fédérale du Transport ferroviaire (FRA) a averti pouvoir forcer la MMA à mener des réparations sur la voie, voire suspendre ses opérations en cas de graves manquements. Plusieurs voix se sont élevées après l’accident pour dénoncer l’état des voies ferrées, souvent décrites comme dans un état de quasi-abandon.
LeParisien.fr - 19 juillet 2013
