Espagne : un des conducteurs du train entendu par la police

L’un des conducteurs du train espagnol qui a déraillé près de Saint-Jacques-de-Compostelle, Francisco Jose Garzon, 52 ans, a été a été placé jeudi 25 juillet sous surveillance policière à l’hôpital, où il doit être entendu par la police.

Le conducteur, légèrement blessé, "doit être entendu par la police à l’hôpital où il a été placé sous surveillance", a indiqué un communiqué du tribunal supérieur de justice de Galice, le juge chargé de l’enquête n’ayant à ce stade ordonné "aucune interpellation". "Le juge a demandé à la police de prendre sa déclaration", a déclaré la porte-parole du tribunal de cette région du nord-ouest de l’Espagne où s’est produite la catastrophe ferroviaire. Le conducteur "sera assisté d’un avocat" pendant cet interrogatoire, puis il devra témoigner devant le juge.

Cet interrogatoire, initialement prévu pour jeudi, n’avait pas eu lieu en fin de journée, selon une source policière et pourrait finalement être reporté à vendredi.
LE CONDUCTEUR SE SERAIT VANTÉ D’ATTEINDRE 200 KM/H

Selon l’enregistrement audio de la locomotive diffusé par El Pais, le train roulait à 190 km/h sur un tronçon où la limite est normalement de 80 km/h. Ce virage était réputé périlleux – lors de l’inauguration du tronçon, le 10 décembre 2011, le train à grande vitesse avait fait des embardées sur ce même virage, et des passagers avaient raconté avoir perdu l’équilibre. Les enquêteurs ont confirmé que la piste privilégiée pour comprendre l’accident, qui a coûté la vie à 80 personnes, était une vitesse excessive. Le secrétaire d’Etat aux transports, Rafael Catala, a toutefois prévenu qu’il fallait "encore attendre les résultats de l’enquête judiciaire et de celle menée par la commission d’enquête du ministère" avant de tirer des conclusions.

Francisco Jose Garzon avait trente ans d’expérience professionnelle à la Renfe, la compagnie publique des chemins de fer espagnols. Selon El Pais, le conducteur se serait vanté, il y a quelques mois sur Facebook, d’avoir atteint la vitesse de 200 km/h sur ce même tronçon où s’est produit l’accident.

La presse espagnole rapporte en outre des témoignages selon lesquels le conducteur interpellé, qui a aidé à porter secours aux victimes, aurait crié au téléphone après l’accident : "J’ai déraillé, qu’est-ce que je fais ?"

Selon El Pais, l’autre conducteur, qui est hospitalisé, est resté bloqué dans sa cabine et a informé par radio que le train avait abordé la courbe à 190 km/h. "Nous ne sommes que des hommes ! Nous ne sommes que des hommes !", aurait-il ajouté, avant de poursuivre : "J’espère qu’il n’y a pas de morts, car sinon je les aurai sur la conscience..."

LE ROI AU CHEVET DES BLESSÉS

Le roi Juan Carlos et la reine Sofia se sont, pour leur part, rendus au chevet de blessés soignés dans un hôpital de Saint-Jacques-de-Compostelle. Le chef du gouvernement espagnol Mariano Rajoy, lui-même né à Saint-Jacques-de-Compostelle, s’est rendu sur les lieux de l’accident et dans le principal hôpital de la ville, avant de tenir une réunion d’urgence avec les autorités locales. "Face à une tragédie comme celle qui s’est produite à Saint-Jacques-de-Compostelle, je ne peux qu’exprimer ma plus grande sympathie en tant qu’Espagnol et Galicien", a-t-il déclaré dans un communiqué avant de tenir une conférence de presse où il a affirmé qu’il s’agissait de la journée "la plus triste" de sa vie.

Le Monde.fr avec AFP - 25 juillet 2013


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