Jean-Baptiste, 35 ans, mort dans le train de Compostelle

Ce fut d’abord une rumeur, puis l’information a été confirmée par la mairie de Saint-Jacques-de-Compostelle vendredi, et enfin, samedi, par le tribunal de cette même ville : un Français figure bien au nombre des victimes du déraillement du train rapide, qui a fait 78 morts mercredi soir. « Les trois victimes de l’accident qui manquaient ont été officiellement identifiées. Plus aucune famille n’est dans l’attente », a indiqué hier soir la justice espagnole.

Parmi ces trois derniers « disparus » se trouvait donc le Français, Jean-Baptiste, 35 ans. Arrivés sur place vendredi matin, ses proches ont arpenté nerveusement toute la journée les alentours de la Cersia, le bâtiment où les autorités locales centralisaient alors le processus d’identification des corps. « Nous avions la certitude qu’il était monté dans le train à Madrid, et qu’il ne s’en était pas sorti », nous confiait une source diplomatique française. Pour les victimes espagnoles, dont les empreintes digitales sont nécessaires afin d’établir une carte d’identité, la reconnaissance des corps s’est révélée rapide. Pour l’identification de Jean-Baptiste, en revanche, il aura donc fallu attendre qu’un prélèvement ADN soit effectué sur ses parents, puis comparé.

Selon nos informations, ce Franco-Espagnol vivait à Madrid depuis plusieurs années. Marié à une Madrilène, Silvia, restauratrice d’œuvres d’art, il était papa d’une fille depuis le 12 juin dernier. Cette année, comme les précédentes, la famille s’apprêtait à passer ses vacances à Porto do Son, un petit port typique de la Galice maritime, situé à une quarantaine de kilomètres de Saint-Jacques. « C’est une vraie tragédie, souffle une habitante. Ici, c’est une petite communauté. Beaucoup de gens le connaissaient, au moins de vue. »

La femme et la fille du passager français tué dans la catastrophe étaient arrivées la veille. Lui devait les rejoindre le mercredi soir. Hier, les parents de son épouse et ceux de Jean-Baptiste, arrivés de la région nantaise d’où ils sont originaires, se sont retrouvés dans le petit appartement où étaient prévues ces vacances, à deux pas de l’océan. Accablés par le chagrin, ils n’ont pas souhaité s’exprimer. D’autres membres de leur famille arriveront lundi pour les soutenir. Une autre ressortissante française figure par ailleurs sur la liste provisoire des victimes diffusée hier. Ana Maria Alvarez Carballo, âgée de 45 ans, vivait dans la ville d’Ourense, au sud de Saint-Jacques.

Toujours selon cette même source diplomatique, la police judiciaire de Paris a été saisie du volet français de l’enquête sur le décès de Jean-Baptiste.

LeParisien.fr - 28 juillet 2013


Nous soutenir

C’est grâce à votre soutien que nous pouvons vous accompagner dans l’ensemble de vos démarches, faire évoluer la prise en charge des victimes par une mobilisation collective, et poursuivre nos actions de défense des droits des victimes de catastrophes et d’attentats.

Soutenir la FENVAC

Ils financent notre action au service des victimes