L’inspection de 13 sites à risque a débuté chez Total

Alors qu’hier onze inspecteurs du groupe vérifiaient la sécurité de la raffinerie de Grandpuits, en Seine-Maritime, un départ de feu s’est produit en début d’après-midi sur le site pétrochimique Total de Gonfreville (Manche).

« Il ne s’agit pas d’une explosion mais d’un départ de feu sur une unité de polyéthylène basse densité. La situation est sous contrôle et pour l’heure, aucun blessé n’a été recensé », annonçait hier après-midi à France-Soir un porte-parole du groupe pétrolier et gazier Total. Ce nouvel incident fait suite à une série noire, débutée en début d’année 2009, qui a coûté la vie à 4 ouvriers et en a blessé 14 autres.

La direction de l’entreprise a alors décidé de lancer une vaste opération d’inspection, sur 13 sites à risque. « Nous voulons comprendre comment, malgré tous nos efforts, ces incidents ont pu se produire », poursuivait le porte-parole.

Mercredi, 11 experts en sécurité se sont ainsi rendus dans la raffinerie de Grandpuits « pour passer au crible, durant une semaine, la sécurité du site ». Ils vont étudier l’efficacité de la maintenance, des méthodes d’analyse de risques ou encore le niveau de sécurité des sous-traitants.

Les experts poursuivront leur opération dans d’autres raffineries, puis sur des sites pétrochimiques et gaziers « représentatifs de toutes les activités du groupe afin d’avoir une approche globale des questions de sécurité ». Fin janvier, à l’issue de cette analyse, un rapport formulera des recommandations.

« Opération de communication »

Pour le coordinateur CGT du groupe Total, les incidents de ce début d’année auraient pu être évités. « Si le surchauffeur en cause dans l’accident de Carling avait été équipé d’un système de rallumage automatique, la catastrophe ne serait pas arrivée. A Gonfreville, le bac en métal rempli d’acide n’aurait sans doute pas explosé s’il avait été remplacé en temps voulu par un bac en résine », assure Charles Foulard.

« L’année 2009 est emblématique de la dégradation profonde de la maintenance des sites industriels du groupe. Cette détérioration est liée à la politique de réduction des coûts menée au nom de la logique financière. Les investissements en termes de sécurité passent après le développement de nouveaux complexes industriels en Asie », déplore le coordinateur CGT chez Total.

« Cette série d’inspections est une opération de communication qui débouchera sur de simples recommandations et qui évite de s’attaquer au problème de fond. » Mais le porte-parole de Total rappelle que les enquêtes judiciaires sont toujours en cours et que les responsabilités dans la série d’incidents de ce début d’année n’ont pas encore été établies. Il souligne également que le nombre d’accidents ayant donné lieu à un arrêt de travail a été divisé par deux entre fin 2004 et fin 2008.

Source : France Soir, le 23/09/09.


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