Espagne : le train a déraillé à 153 km/h alors que le conducteur téléphonait

Les boîtes noires livrent leurs secrets. Le train accidenté le 24 juillet dernier à Saint-Jacques de Compostelle en Espagne, roulait à 153 kilomètres heure au moment où il a déraillé, sur un tronçon où la vitesse était pourtant limitée à 80 km/h, a annoncé mardi le tribunal supérieur de justice de Galice.

« Dans les kilomètres ayant précédé le lieu de l’accident, le train roulait à 192 kilomètres/heure », a ajouté le tribunal dans un communiqué, indiquant « qu’un frein avait été activé quelques secondes avant l’accident ».

L’accident est survenu sur une ligne à grande vitesse qui n’est pas équipée d’un dispositif de contrôle de vitesse et d’un système de freinage automatique. Selon le syndicat des conducteurs de trains de Galice, le conducteur avait alerté sa hiérarchie sur une insuffisance de la sécurité sur ce tronçon.

Le conducteur parlait au téléphone au moment de l’accident

Lors de son audition par le juge, ce cheminot, qui avait déjà effectué 60 fois ce trajet, avait reconnu, selon la presse, avoir eu « une distraction » au moment de l’accident et ne pas avoir freiné à temps, sans pouvoir expliquer pourquoi. L’enregistrement audio des boîtes noires confirme cette thèse.

Le conducteur, Francisco José Garzon Amo, « parlait au téléphone avec un personnel de la Renfe (la compagnie de chemin de fer), semblant être un contrôleur » qui lui donnait des indications, affirme le tribunal précisant que « quelques minutes avant que le train ne quitte la voie, il a reçu un appel sur son téléphone professionnel pour lui indiquer le chemin que devait suivre le train en arrivant à El Ferrol », sa destination finale. En raison du « contenu de la conversation et du bruit de fond, il semble qu’il consultait un plan ou un document similaire en papier » en même temps ajoute le tribunal.

Le chauffeur, âgé de 52 ans, est actuellement en liberté sous contrôle judiciaire, après avoir été mis en examen dimanche pour « 79 faits d’homicide par imprudence » par le juge d’instruction Luis Alaez. 66 blessés sont encore hospitalisés, dont 15 se trouvaient, ce mardi, dans un état grave.

LeParisien.fr avec AFP - 30 juillet 2013


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