Fukushima : "L’impact des fuites radioactives sur l’environnement ne sera que local"

La centrale nucléaire de Fukushima, au Japon, n’a pas fini de faire parler d’elle. Dernière conséquence de l’accident en date : de nouvelles fuites d’eau radioactive couplées à des relevés sur la faune et la flore locales très inquiétants. Interrogé par L’Express, Jérôme Joly, directeur adjoint de l’Institut français de Radio-Protection Nucléaire (IRPN), temporise.

Tepco a reconnu ce mercredi qu’une nouvelle fuite d’eau radioactive avait sûrement atteint l’océan Pacifique. Cet incident a été classé au niveau 3 sur 10 - soit un palier d’accident nucléaire - par l’Autorité de régulation japonaise. Quelles seront les conséquences pour l’environnement ?

Ce ne sont pas les premières fuites, loin de là. L’impact de ces nouveaux écoulements d’eau radioactive sur l’environnement semble secondaire. En effet, les rejets observés dernièrement sont beaucoup plus faibles qu’en 2011. Les conséquences ne seront donc que locales.

Sur les relevés réguliers qui sont faits sur la faune et la flore autour de Fukushima, il est vrai que le niveau de radioactivité est particulièrement élevé, rendant notamment les poissons impropres à la consommation. Mais on ne perçoit dans le temps que très peu de fluctuation de cette radioactivité. Autrement dit, elle n’augmente quasiment pas.

Doit-on s’attendre à une amélioration à moyen ou à long terme ?

En mer, il y a deux compartiments : l’eau et les sédiments. Passée la première année, l’eau est très faiblement radioactive. Le problème, ce sont les sédiments. Leur pollution va décroître de façon logarithmique, c’est-à-dire qu’ils vont rester radioactifs plusieurs dizaines d’années et que leur taux de contamination baissera de plus en plus lentement.

Peut-on vraiment mesurer l’ampleur de cette pollution ?

La radioactivité et les conséquences de l’accident de Fukushima sont mesurables partout dans l’océan Pacifique. On a retrouvé un thon au large des Etats-Unis dont la radioactivité était imputable à Fukushima... Cela ne signifie pas pour autant qu’il faille s’en inquiéter : la dilution dans l’océan est énorme.

La pollution se dilue aussi au niveau de la chaîne alimentaire, au fur et à mesure de la mort des gros prédateurs qui ont concentré la contamination en mangeant les poissons des sédiments.

Julien Sartre, AFP - 21 août 2013


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